La croissance démographique galopante dans le canton de Fribourg s'est tarie, mais le boom des constructions a continué. En conséquence, il y a un surplus d'appartements à louer sur le marché et la pénurie de logements a été levée. Pour le bailleur, cela signifie la fin de l'obligation de déclarer le loyer de l'ancien locataire via une formule officielle.
Cette nouvelle donne fait craindre des hausses de loyer aux organisations de défense des locataires. Pour l'éviter, le député socialiste et président de l'ASLOCA Fribourg Pierre Mauron propose de diviser le canton en 3 régions - Nord, Sud et Centre - et de distinguer entre pénurie de logements neufs et anciens.
"Bulle, par exemple, est l'une des villes où on a le plus construit d'immeubles neufs lors des dix dernières années. Ça signifie que des immeubles neufs, il y en a pléthore, et ils sont très chers. Par contre, les vieux appartements de vieux immeubles à des loyers situés entre 700 et 900 francs par mois pour un 4,5 pièces, il n'y en a plus."
"Sans pénurie, les loyers ne peuvent pas augmenter"
Gilberte Schär, députée UDC et présidente de la section fribourgeoise de l'Union suisse des professionnels de l'immobilier, n'est pas du même avis.
"Dans le canton de Fribourg, il n'y a plus de pénurie de logement depuis deux ans. Certes, ça diffère d'une ville à l'autre, mais du moment qu'il n'y a plus de pénurie, les loyers ne peuvent absolument pas augmenter, sinon on ne loue pas les appartements."
Les milieux immobiliers précisent encore que les locataires fribourgeois pourront toujours contester les loyers qu'ils estiment abusifs. Cela ne suffit pas à convaincre les organisations de défense des locataires.
Fabrice Gaudiano/asch