Après l'affaire du "T-shirt de la honte" née à Genève, c'est au canton de Fribourg de faire l'objet d'une polémique sur des remarques ou comportements des enseignants et des enseignantes au sujet de la tenue des élèves, et particulièrement des jeunes filles.
Ainsi, en janvier, une élève de 16 ans du Collège de Gambach, à Fribourg, a été convoquée par son professeur titulaire, et s'est vue reprocher de ne pas porter de soutien-gorge.
Ces remarques, qui auraient été rapportées et discutées en séance des professeurs, ont provoqué l'indignation de la jeune fille, qui a témoigné dans la page jeune du quotidien La Liberté.
Le recteur "ne cautionne pas" la remarque
Sa prise de parole bouscule le collège et porte le sujet de discussion auprès des élèves, tandis qu'un collectif anonyme a mené une action mardi, en suspendant des sous-vêtements aux grilles de l'établissement.
Du côté de la direction, on n'attendait pas pareil tollé. Le recteur Pierre Marti dit n'avoir, jusqu'à présent, pas eu connaissance des propos en question, qu'il ne cautionne pas. "Le port du soutien-gorge, ce n’est pas quelque chose sur lequel on se positionne. Par contre sur la tenue, il peut parfois y avoir des remarques", explique-t-il.
Il précise que celles-ci sont normalement "plutôt faites par les proviseurs ou les adjoint de direction, si on a l’impression qu'il y a des tenues qui ne sont pas appropriées pour venir à l’école, que ce soit pour les filles ou les garçons d'ailleurs".
Une centaine de témoignages en un jour
Mais, comme ailleurs en Suisse romande il y a quelques mois, la polémique enfle à Fribourg. Depuis mardi, le collectif local de la Grève féministe a reçu une centaine de témoignages concernant plusieurs établissements. Il demande une réaction politique.
Membre du collectif, Marie Spang évoque, par exemple, des "règlements davantage uniformisés entre filles et garçons", ou encore des sanctions prévues envers les membres du corps enseignant qui tiendraient des propos sexistes ou déplacés.
Enfin, une lettre a d'ores et déjà été adressée mardi au Département fribourgeois de l’Instruction publique suite à cette prise de parole inédite dans le canton.
Hannah Schlaepfer/jop