Des inscriptions à la craie telles que "La honte doit changer de camp" étaient dessinées sur le sol devant le siège du titre fribourgeois mardi.
Au total, entre 20 et 30 personnes se sont regroupées devant l'entrée en brandissant des pancartes dénonçant les atteintes à la dignité des femmes.
L'appel à cette manifestation a notamment été lancé par le collectif Grève féministe Fribourg, Extinction Rebellion et l'association de sensibilisation au harcèlement de rue Mille Sept Sans.
Lutter contre la banalisation du viol
La lettre de lecteur, publiée lundi dans la Liberté et intitulée "Aux jeunes filles en fleurs", a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué, ces collectifs disent attendre du journal la garantie que des mesures soient prises afin de lutter contre la banalisation de la culture du viol. Ils demandent aussi la publication d'un article approfondi sur cette problématique.
[ Culture du viol - Action ]
Suite à la lettre de lecteur du QUOTIDIEN LA LIBERTÉ d'hier et de la prise de...
Publiée par Grève des femmes Fribourg - Frauenstreik Freiburg sur Mardi 13 avril 2021
"Les collectifs se concerteront sur la suite à donner si La Liberté ne donne pas suite à nos revendications", a expliqué Catherine Friedli, membre du collectif Grève féministe Fribourg.
Les regrets du rédacteur en chef
Après avoir défendu, sur la page Facebook du quotidien, la publication du texte au nom de la liberté d'expression, Serge Gumy a présenté mardi soir ses "profonds regrets". "Je suis notamment désolé envers celles et ceux qui ont été révulsés de sentir le corps de jeunes filles ainsi sexualisé", écrit le rédacteur en chef dans un éditorial en ligne, relevant que de nombreux lecteurs ont fait part de leur réprobation à la suite de cette publication.
"A ne lire cette lettre que sous l’angle strict de la légalité, qui nous sert de boussole dans le traitement des milliers de missives reçues par année, nous avons sous-estimé l’évolution des sensibilités sur le sujet et commis par là-même une erreur d’appréciation dont j’assume l’entière responsabilité comme rédacteur en chef. Avec le recul, je l’admets, nous n’aurions pas dû publier cette lettre."
Serge Gumy rejette cependant l'accusation proférée à l'encontre du journal de banaliser la culture du viol, voire de faire l'apologie de la pédophilie. "La Liberté condamne les violences faites aux femmes ainsi que les abus sur les enfants, sans ambiguïté", ajoute le rédacteur en chef. Le journal s'engage à "redoubler de vigilance à l'avenir", mais continuera dans le même temps à défendre la liberté d'expression, celle de ses journalistes et de ses lecteurs.
ats/iar