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Les projets éoliens cristallisent les tensions dans le canton de Fribourg

Dans le canton de Fribourg, l'installation de plusieurs parcs éoliens suscite des tensions. Les électeurs auront le dernier mot
Dans le canton de Fribourg, l'installation de plusieurs parcs éoliens suscite des tensions. Les électeurs auront le dernier mot / 19h30 / 2 min. / le 15 mai 2021
L'installation de plusieurs parcs éoliens dans le canton de Fribourg n'en finit pas d'attiser les dissensions. Plusieurs communes feront voter leur population sur ces projets dans les prochaines semaines.

Il ne se passe plus un jour dans le canton de Fribourg sans que l'éolien n'alimente les débats. A Courtepin, la Sonnaz ou Vuisternens-devant-Romont, les mâts n'occupent pas encore le terrain, mais bien les esprits actuellement.

Quatre sites fribourgeois sont étudiés par le Groupe E - Greenwatt pour installer des parcs éoliens, mais la résistance s’organise partout. Le principal grief est que les installations sont trop proches des habitations.

Un lien de confiance rompu

Olivier Bays, secrétaire général de l'association Les collines de la Sonnaz, a invité le 19h30 sur les lieux et montre les centaines de logements qui se situent à un kilomètre seulement des éoliennes projetées. "Depuis le début, dans ce processus, beaucoup de choses nous semblent truquées. Tout est confidentiel, on ne juge pas la population apte à prendre connaissance des informations. Aujourd’hui, la confiance est rompue", regrette-t-il.

Il faut dire que les polémiques se succèdent en cascades depuis janvier lorsque des documents confidentiels ont révélé que Greenwatt a signé une intention de partenariat avec certaines communes, leur demandant de favoriser l’adhésion de la population à l’éolien.

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Travailler "main dans la main avec les communes"

Depuis lors, le promoteur tente de rétablir un climat de transparence. Cette semaine, il a ainsi proposé aux communes d’intégrer des comités de pilotage pour travailler ensemble sur les projets.

Léonie Berset-Bongard, chargée d’affaires chez Greenwatt, explique que l'idée n'est pas de se lancer dans des gros développements de projets qui prennent plusieurs années. "Une étude d’impact prend environ cinq ans, donc ce sont des coûts qui sont quand même colossaux", assure-t-elle.

La firme dit souhaiter développer les projets "main dans la main avec les communes". "Pour nous, ce ne serait pas envisageable de partir si les communes ne souhaitaient pas du développement d’éolien", assure Léonie Berset-Bongard.

La population doit voter

Les communes ont en effet leur mot à dire puisque ces parcs occuperaient des terrains communaux. C'est le cas de Vuisternens-devant-Romont où l'épineux dossier éolien a coûté la réélection du syndic et propulsé les anti-éoliens comme Ingrid Matthis à l’exécutif.

Pour la conseillère communale, "des étapes primordiales ont été brûlées" et la population doit désormais voter sur la question. "Intégrer un de leur comité de pilotage comme ils le proposent, ça veut dire devenir partenaire de groupe E", estime-t-elle. Or, avant de devenir partenaire, il faut que les habitantes et habitants se prononcent.

Eolien ou non? Plusieurs communes voteront donc dans les prochains mois. Et la question ne manquera pas de brasser encore de vifs débats lors de la campagne en vue des élections cantonales de novembre.

Hannah Schlaepfer/boi

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