Les Fribourgeois ont voté oui par 50,5% des voix, avec un taux de participation de 58,67%. Le crédit, dont les autres 25 millions de francs sont apportés par la Ville de Fribourg, second actionnaire de la société Bluefactory Fribourg-Freiburg SA (BFF SA), a passé la rampe avec 1176 voix d'avance sur les 118'682 bulletins valables.
"Nous avons entendu le message des opposants", a dit devant la presse à Fribourg le conseiller d'Etat Olivier Curty, en charge de l'Economie. "La très forte minorité montre qu'il y a un besoin de communication pour faire comprendre la nécessité de tels projets", a ajouté le président du gouvernement Jean-François Steiert.
Aller de l'avant
"Un oui est un oui", a précisé le conseiller d'Etat en charge des constructions pour rappeler la volonté du Conseil d'Etat d'aller de l'avant. "Nous aurons un échange de vues avec les opposants, notamment sur la gouvernance", a complété Olivier Curty, pour qui le maintien du duo avec la Ville de Fribourg est important.
Du côté des référendaires, Nicolas Kolly, coprésident du comité "Non à ce Bluefactory", a parlé d'une "défaite au goût de victoire". Chef du groupe UDC au Grand Conseil, il espère voir le dossier rediscuter devant le législatif et a laissé ouvert un éventuel recours quant à l'intervention de BFF SA dans la campagne, au vu du score serré.
L'ex-site de la brasserie Cardinal suscite le débat depuis des années, les opposants dénonçant un "terrain vague", dix ans après le lancement d'un projet qui a déjà coûté plus de 170 millions de francs. La votation a eu lieu suite au dépôt par un groupe de 28 députés, pour l'essentiel de l'UDC, d'un référendum parlementaire.
Large soutien politique
L'instrument, très rarement utilisé, leur a permis de porter le décret relatif à l'opération voté par le Grand Conseil le 12 février, par 71 voix contre 24 et 2 abstentions, à l'appréciation populaire. Le crédit de 25 millions de francs était soutenu par le Conseil d'Etat et une grande partie des partis politiques.
"Le feu vert donné par la population ouvre la voie aux grands chantiers du site", a dit Olivier Curty. Ces derniers, impliquant déjà la construction de deux bâtiments, débuteront à l'automne, avec un potentiel de 400 nouveaux emplois. L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) est partenaire ainsi que la Confédération.
fgn avec ats
Une défaite au goût de victoire pour les opposants à Bluefactory
Malgré leur courte défaite, les opposants, emmenés par l'UDC, ont gagné leur pari. Ils n'ont en effet perdu que d'environ mille voix, alors qu'ils n'avaient pas mené campagne. De leur côté, l'ensemble des milieux politique, économique et culturel s'étaient contrairement à eux unis pour défendre le quartier d'innovation Bluefactory.
"On perd avec un grand sourire. On voit que le Conseil d'Etat gagne avec la mine des tristes jours. On était seuls contre tous, c'était un combat difficile. Mais le résultat est magnifique, car près de 50'000 personnes ont dit non", indique le chef de file des opposants, le député UDC Nicolas Kolly.
Lieu de vie et innovation
Le quartier abrite 55 sociétés ou associations. Il accueille des centres de compétence qui collaborent avec des entreprises indigènes. "L’attrait du site n’est d’ailleurs plus à démontrer puisqu’il doit, faute de place, refuser des entreprises locataires depuis plusieurs années", a insisté l'exécutif lors de la campagne.
La société Bluefactory Fribourg-Freiburg SA (BFF SA) a pour mandat depuis 2014 de promouvoir, développer, construire, exploiter et gérer le quartier de vie et d’innovation Bluefactory. Ce dernier s’étend sur 53’000 m2 au coeur de la capitale cantonale, sans oublier la proximité avec la gare où les CFF sont en train d'investir 110 millions de francs.