L'accusé, qui est actuellement détenu à la prison centrale de Fribourg mais bénéficie toujours de la présomption d'innocence, serait l'auteur de douze incendies criminels qui ont eu lieu en 2017 dans la Broye.
Cet été-là, les habitants de la Broye vaudoise et fribourgeoise vivaient dans une véritable angoisse avec ces feux successifs et le monde agricole était particulièrement nerveux, parce que si ces sinistres n'ont fait aucune victime humaine, plus de 80 animaux ont péri: 36 taureaux, 19 vaches, 13 chevaux, 11 poneys et 6 veaux.
Le prévenu nie presque tous les faits
Selon l'acte d'accusation, ce Vaudois d'origine bernoise a d'abord bouté le feu le 9 juillet à son propre immeuble puis, le 15 juillet, il a incendié successivement deux champs de chaume, une ferme, l’école de poneys trotteurs de l'Institut équestre national d'Avenches (VD), une machine agricole et une balle de paille. Le 29 juillet, il s'est attaqué à une ferme, un parking souterrain et une étable. Enfin, le 5 août, il s'en est pris à un immeuble, ce qui lui vaudra d’être arrêté ce même jour.
Aujourd'hui encore, l'accusé nie les faits, à l'exception de l'incendie du 5 août. Une explosion avait alors eu lieu dans la cave d'un immeuble de Dompierre, où habitait le prévenu. Ce dernier a été obligé d'admettre les faits, parce qu'il avait sur sa personne des preuves qui l'incriminaient au moment de son interpellation.
Des victimes témoignent
Plusieurs témoignages de victimes ont été entendus en matinée. L'une a expliqué qu'au moment des faits, les portes supérieures des écuries restaient généralement ouvertes. Mais lors de l'incendie, elles avaient été fermées. "Il y avait donc une volonté délibérée de faire périr nos chevaux."
Une mère de famille a aussi parlé de son traumatisme: son appartement était en flamme et elle avait trouvé refuge sur son balcon, avec son mari et son bébé de trois mois emmitouflé dans des linges humides. Alors qu'ils étaient dans cette fâcheuse situation, leurs voisins les filmaient, au lieu d'appeler les secours. Une situation extrêmement dure à vivre, declare-t-elle.
Un paysan a évoqué pudiquement "le traumatisme de voir un outil de travail, bâti par ses parents et grands-parents, partir en fumée en une nuit". Une femme a confessé débrancher toutes les prises avant de quitter son domicile, ne plus pouvoir toucher une allumette et être angoissée par les alarmes.
Jusqu'à dix ans de prison
L'accusé est prévenu d'incendie intentionnel et de mauvais traitements infligés à des animaux, mais aussi d'explosion, de diffamation, de dénonciation calomnieuse et d'induction de la justice en erreur. Il pourrait écoper d'une peine d'environ 10 ans de prison.
Mais cette sanction pourrait également être diminuée en raison des résultats de son expertise psychiatrique. Des résultats qui ont démontré qu'il souffrait de troubles aigus de la personnalité, accentués par l'alcool.
boi avec ats