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L'avenir des couvents fribourgeois passera aussi par un usage public

Le canton de Fribourg est préoccupé par l'avenir de ses nombreux monastères et couvents.
Le canton de Fribourg est préoccupé par l'avenir de ses nombreux monastères et couvents. / 19h30 / 2 min. / le 24 août 2021
Le canton de Fribourg a mis sur pied un groupe de travail pour plancher avec les communautés catholiques sur l'avenir des nombreux monastères et couvents du canton. Si la finalité varie de cas en cas, Eglise et Etat se rejoignent pour chercher un usage public à ces bâtiments.

Leur vie est consacrée à la prière, mais entre deux psaumes, ce sont des questions très humaines qui préoccupent les sœurs de la Visitation, à Fribourg: que deviendra leur vaste propriété quand elles ne seront plus là? Et la question est urgente puisque les dix moniales sont âgées en moyenne de 76 ans.

"Ce que nous souhaitons, c'est que dans nos murs il reste une trace de ces quatre siècles de Visitandines qui ont prié. Nous souhaitons que tout ne s'efface pas", explique leur supérieure, Sœur Colette Oberson, mardi dans le 19h30 de la RTS.

Certains rêvent donc d'installer dans ces bâtiments une partie des collections du Musée d'art et d'histoire voisin.

Eviter la privatisation

Les communautés religieuses sont nombreuses à Fribourg et plusieurs d'entre elles s'inquiètent pour leur avenir. Un groupe de travail doit donc plancher sur ces reconversions.

"L'idée de la réflexion de l'Etat, de base, c'est l'intérêt public. C'est éviter que des bâtiments qui sont d'intérêt public, que beaucoup de gens souhaitent visiter, soient privatisés intégralement", explique le conseiller d'Etat Jean-François Steiert.

Trouver des solutions internes à l'Eglise

Cette volonté de garantir un accès public à ce patrimoine est partagée par l'Eglise catholique, dans les cas où elle n'en n'a plus besoin. Mais il n'est pas question pour elle de brader ses biens.

"Quand il y a une vente immobilière importante, il faut l'autorisation de Rome, souligne Jean-Baptiste Henry de Diesbach, président du conseil d'administration du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Et Rome va de toute façon demander à l'Evêché s'il y avait des possibilités d'utilisations internes à l'Eglise."

C'est une solution de ce type qui a été trouvée pour les sœurs de Saint-Joseph de Cluny. Elles pourront rester dans leurs bâtiments aussi longtemps qu'elles le souhaitent et le reste des locaux abrite désormais une crèche. Depuis une année, l'Evêché y forme aussi des prêtres.

Nicolas Beer/oang

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