Du Gruyère AOP à l'Appenzeller, en passant par l'Emmentaler AOP et la Tête de Moine AOP, de nombreux fromages suisses sont fabriqués avec du lait cru. En raison de leur riche flore microbienne, ils ont du goût et sont bénéfiques pour la santé
Mais ils doivent également répondre aux mêmes exigences de sécurité alimentaire que les fromages fabriqués à partir de lait pasteurisé. Et cela concerne aussi bien le lait de vache que celui de brebis, puisqu'il s'agit de minimiser les risques.
Des recherches communes - favorisées par les nouvelles synergies entre le canton de Fribourg et Agroscope, le centre de recherches agronomiques et alimentaires de la Confédération - contribueront à optimiser la valeur ajoutée des produits à base de lait cru et à s'assurer qu'il n'y a pas de risque accru lié à leur consommation.
Biologie moléculaire de pointe
Les premiers essais menés par le centre de compétences permettront notamment de mieux connaître la flore microbienne en comparant les analyses effectuées par la microbiologie classique et celles effectuées au moyen de la biologie moléculaire de pointe. Ces analyses permettront également de mieux cerner l'influence de différents traitement thermiques sur les protéines du petit-lait, bénéfiques pour la santé humaine, dans l'idée de pouvoir utiliser davantage ces dernières pour l’alimentation humaine à l’avenir.
L'idée est d'optimiser la sécurité et ainsi de soutenir les exportations. Car les fromages à base de lait cru suscitent toujours un certain scepticisme, notamment dans les pays asiatiques.
La convention qui lie Agroscope et le canton de Fribourg porte sur une durée de huit ans, renouvelable jusqu’en 2032. Le centre mènera ses travaux de recherche principalement à Grangeneuve, Posieux et Liebefeld (BE). La nouvelle ferme laitière de l'institut agricole de Grangeneuve, qui sera inaugurée en septembre prochain, constituera un des maillons essentiels du centre de compétences sur le lait cru.
Maurice Doucas/kkub