La course à l'exécutif s'annonce disputée, avec 19 candidats (cinq de plus qu'en 2016), dont neuf femmes, pour sept sièges. Quatre sortants briguent un nouveau mandat, à savoir le PS Jean-François Steiert, actuel président du Conseil d'Etat, les centristes Jean-Pierre Siggen et Olivier Curty ainsi que le PLR Didier Castella.
>> Revoir également : Les débats des candidates et candidats au Conseil d'Etat à Fribourg
Tous quatre devraient rempiler pour cinq ans. En ce qui concerne les trois autres sièges, la lutte pourrait se révéler très serrée, avec quatre prétendants principaux. La candidate des Verts Sylvie Bonvin-Sansonnens, sur les rangs déjà en 2018 pour succéder à sa collègue de parti Marie Garnier, est bien placée pour être élue le 28 novembre. La députée broyarde a assis sa notoriété cette année avec une présidence du Grand Conseil menée d'une main solide.
Le deuxième siège socialiste, occupé depuis 15 ans par Anne-Claude Demierre, en charge de la santé, devrait revenir à Valérie Piller Carrard, une autre Broyarde, conseillère nationale depuis dix ans. Battue au 2e tour lors de l'élection complémentaire de 2018 ayant vu Didier Castella l'emporter, cette dernière est largement en mesure de garantir la double présence du PS.
Suspense pour le 7e siège
La conquête du septième siège devrait constituer le plus grand suspense en définitive. Les trois principaux prétendants viennent tous du district de la Glâne.
Il s'agit de la centriste Luana Menoud-Baldi, d'origine tessinoise, peu connue et qui pourrait surprendre, du PLR Romain Collaud, solide député, et de l’UDC Philippe Demierre, dont le profil modéré pourrait séduire au-delà de son parti. Le Conseil d'Etat sortant est composé de trois centristes (ex-PDC), de deux PLR et de deux PS.
La liste du PS est complétée par Alizée Rey, présidente du parti cantonal. Absente du gouvernement depuis 1996, l'UDC part à quatre, avec, outre Philippe Demierre, Gilberte Schär, Adrian Brügger et David Papaux. Centre Gauche-PCS, Vert'libéraux, DDirecte.ch (DDSN-Fribourg) et Parti des artistes présentent aussi des candidats.
Droite dispersée
Au total, l'élection du Conseil d'Etat réunit donc neuf listes, avec 19 candidats, contre 14 en 2016 et 12 en 2011. A part Anne-Claude Demierre, deux autres ministres sortants partiront à fin décembre après avoir passé respectivement 15 et 10 ans au sein de l'exécutif, à savoir Georges Godel, son doyen avec ses 69 ans, et Maurice Ropraz.
L'engouement des candidats s’explique notamment par l'éclatement des forces. Il y a cinq ans, PDC, PLR et UDC avaient tenté une alliance inédite qui avait finalement profité aux deux premiers et laissé la troisième sur le carreau. Cette fois, la droite part en ordre dispersé, avec des démocrates du centre libres de tout quota.
Foule pour le Grand Conseil
L'élection du Grand Conseil a attiré de son côté 664 candidats, 48 de plus qu’en 2016 et 46 de plus qu'en 2011. Ceux-ci essaieront de décrocher l'un des 110 sièges du législatif cantonal. Le nombre de candidates a aussi augmenté, puisqu’elles seront cette année 238 (près de 36%), soit plus qu’en 2016 (200) et qu'en 2011 (201).
Dans le détail, 89 députés sortants sont prêts à rempiler, contre 93 il y a cinq ans. Le futur parlement pourrait par ailleurs offrir un visage plus jeune, sachant que la moyenne d’âge atteint 44,9 ans, alors qu’elle était encore de 50,6 ans en 2016. La densité de candidats est la plus élevée en ville de Fribourg.
Progression écologiste attendue
Une poussée verte est à attendre. Lors des élections communales de mars, Verts et Vert'libéraux étaient ressortis grands gagnants dans les Conseils généraux des huit principales communes. Les deux partis y avaient engrangé 46 sièges à eux deux, sur les 440 à renouveler, avec l'entrée d'un Vert à l'exécutif tant à Fribourg qu'à Bulle.
Pour l'heure, le PS est le plus grand parti au Grand Conseil avec 28 députés. Les rangs de la gauche, qui pèsent moins de 40% de l'électorat, sont étoffés par le Groupe Vert Centre Gauche et ses 13 membres, dont six Verts. La majorité de centre-droit s'appuie quant à elle sur les 27 sièges du Centre, les 21 du PLR et les 21 de l'UDC.
ats/nr
Elections dans les préfectures aussi
Outre le renouvellement du Conseil d'Etat et du Grand Conseil, les élections de dimanche dans le canton de Fribourg concernent aussi les préfectures. Cette année, seules trois sur sept mettront aux prises plusieurs candidats. Les autres préfets seront élus tacitement.
Les districts de la Sarine, de la Gruyère et du Lac verront ainsi se dérouler une élection. Pour le premier, dont le chef-lieu est Fribourg, elle opposera le centriste Christian Clément, la socialiste Lise-Marie Graden, l’UDC Nicolas Kolly, président de groupe au Grand Conseil, et Claudio Rugo du Parti des artistes.
Le poste de préfet de la Sarine est détenu depuis 13 ans par le socialiste Carl-Alex Ridoré, candidat malheureux fin septembre à la succession de son camarade de parti Christian Levrat au Conseil des Etats et grand perdant du vote consultatif sur le Grand Fribourg
Gruyère très disputée
En Gruyère, l’élection s'annonce encore plus disputée. Sur la ligne de départ figurent cinq hommes dont l'objectif sera de succéder à Patrice Borcard: Vincent Bosson (PLR), Daniel Savary (Vert'libéral) ainsi que les députés Gabriel Kolly (UDC), Jean-Pierre Doutaz (Centre) et Grégoire Kubski (PS, avec le soutien des Verts).
Le district bilingue du Lac est le troisième à offrir un combat dans les urnes. Quatre candidats sont en lice pour remplacer Daniel Lehmann, qui ne se représente pas. Il s'agit de la députée Julia Senti (PS), de Christoph Wieland (PLR), donné grand favori, de Jean-Claude Goldschmid (UDC) et de Marcel Burkhardt (Vert’libéral).
Elections tacites
Les quatre autres préfectures du canton se joueront via une élection tacite, faute de candidats. Sont concernés les préfets sortants Nicolas Kilchoer, dans la Broye, Manfred Raemy, en Singine (seul district entièrement germanophone du canton), Willy Schorderet, dans la Glâne, et François Genoud, dans la Veveyse.