Le très long feuilleton de la pisciculture staviacoise, plus de dix ans de déboires, trouve un dénouement. Au terme d'un débat très nourri, le Grand Conseil a accepté par 87 voix contre 10 et 9 abstentions la motion populaire déposée en février 2020, munie de 2400 signatures, et demandant une réouverture pure et simple.
Lors des débats, les parlementaires ont dénoncé l'ambiguïté du Conseil d'Etat fribourgeois qui entretiendrait volontairement le doute entre un redémarrage de l'installation ou le projet de confier l'alevinage à la pisciculture neuchâteloise de Colombier.
Le Conseil d'Etat a à présent une année pour affiner un plan d'ouverture en attendant le rapport des scientifiques sur l'efficacité de l'alevinage.
Joie des défenseurs de la pisciculture
Le vote du volet de la remise en état a provoqué la joie de la vingtaine de défenseurs de la pisciculture venus du district de la Broye, dont la députation s'est battue pour corriger un "fiasco", selon le mot retenu par le conseiller d'Etat Didier Castella lui-même.
Alexandre Bonny, président de la corporation des pêcheurs professionnels du lac de Neuchâtel, interrogé dans le 12h30, a remercié "tous les motionnaires et tous les députés de soutenir la pêche dans le lac de Neuchâtel, c'est notre avenir qui se joue, sans pisciculture, notre avenir est quasi mort".
Enquête parlementaire sur le fiasco
La mobilisation de cette députation avait d'ailleurs conduit à l'instauration d'une Commission d'enquête parlementaire (CEP) en février 2020. Débattu il y a un mois, le rapport a livré des conclusions très sévères sur les manquements du Conseil d'Etat et proposé de relancer la structure.
>> Lire : La pisciculture d'Estavayer-le-Lac, une "faillite collective" selon la Commission d'enquête
Au total, l'addition du fiasco de la pisciculture d'Estavayer s'élève à environ 4 millions de francs. Mais cela n'est peut-être pas fini car malgré les garanties du gouvernement fribourgeois un flou persiste toujours sur l'avenir de l'installation.
Fabrice Gaudiano avec ats/lan