Le partenariat entre les deux groupes existait depuis six ans. La fin de ce contrat implique la perte de plusieurs centaines de milliers de francs chaque année pour le Groupe Saint-Paul, qui compte quatre journaux: La Liberté, La Gruyère, La Broye Hebdo et Le Messager.
Si le montant avait d'ores et déjà été inscrit au budget 2022, aucun licenciement n'est à prévoir cette année, assure le directeur et éditeur du Groupe Saint-Paul.
"Nous n'allons pas prendre de mesures immédiates. De possibles mesures pourraient être prises à l'horizon du début d'année 2023. Jusqu'à présent, La Liberté et les autres médias du Groupe Saint-Paul ont évité des mesures sur l'emploi. Je ferai évidemment tout mon possible pour continuer ainsi, sans pouvoir évidemment offrir une garantie à 100% que cela sera le cas", déclare Serge Gumy mardi dans La Matinale.
Ancrage plus local
De son côté, ESH Médias justifie ce choix par une différence d'approche éditoriale pour la rubrique suisse.
Le groupe de presse romand souhaite des sujets avec un ancrage plus local pour ses titres phares, ArcInfo et Le Nouvelliste. Il engagera trois journalistes pour compenser les contenus qui étaient auparavant fournis par La Liberté. Une nouvelle collaboration avec le groupe fribourgeois n'est toutefois pas exclue, mais sous une forme différente.
"Reprendre une indépendance"
"Il n'y a pas de remise en question du fond, ni du principe d'une collaboration avec La Liberté, qui est un partenaire proche", explique Jacques Matthey, directeur des rédactions de ESH Médias.
"Nous souhaitons donner une autre forme à cet accord en étant en mesure de reprendre une indépendance pour mieux faire le lien entre l'actualité fédérale et nos régions, notamment le Valais et Neuchâtel. Nous avons également le souhait d'avoir une présence digitale plus marquée et dans des formats directement compatibles avec nos plateformes", ajoute-t-il.
Mohamed Musadak et Anouk Pernet
"Grande inquiétude" de l'association professionnelle de journalistes
Impressum, l'association professionnelle de journalistes, prend acte avec "grande inquiétude" de l'arrêt de la collaboration entre le groupe ESH Médias et La Liberté (lire ci-dessus).
"Cela va impacter la production du premier cahier de la Liberté. Bien qu'aucun licenciement ne devrait avoir lieu en 2022, il y aura immanquablement une perte d'effectifs par la suite, du moins du côté de La Liberté", estime Impressum dans un communiqué diffusé mardi matin.
Impressum ne comprend pas pourquoi les partenaires cessent une collaboration qui les rend plus forts face aux gros acteurs de la branche: "L'arrêt de la collaboration est une décision 'perdant-perdant' pour deux des derniers groupes de presse à taille humaine et indépendants en Suisse."