Modifié

Philippe Demierre: "Je suis complètement prêt à assumer la pression médiatique en tant qu'UDC"

Interview de Philippe Demierre, nouveau patron de la santé à Fribourg
Interview de Philippe Demierre, nouveau patron de la santé à Fribourg / Forum / 3 min. / le 11 janvier 2022
Élu fin novembre 2021, le nouveau conseiller d'Etat fribourgeois Philippe Demierre, membre de l'UDC, a repris le Département de la santé et des affaires sociales. Reprendre en pleine pandémie ce dicastère, fief du Parti socialiste depuis 1981, représente un défi de taille.

Lors du second tour de son élection, le profil très oecuménique de Philippe Demierre lui a permis de rassembler des suffrages venant d'autres partis de droite. Issu d'une famille paysanne, le Glânois de 53 ans possède une formation agricole mais il a aussi fréquenté des écoles sociales, dont il est sorti diplômé en 2012.

Il a ensuite été, entre autres, agent de détention, avant de devenir le responsable administratif de l'Hôpital fribourgeois (HFR) jusqu'au 31 décembre dernier. Son intérêt pour la politique est en quelque sorte une "vocation tardive", née de la rencontre avec sa femme Nathalie Goumaz Demierre qui est la secrétaire générale du conseiller fédéral UDC Guy Parmelin.

Philippe Demierre est entré au Grand Conseil en 2017. Et aujourd'hui, il entre dans un département qui aura été durant plus de 40 ans en mains socialistes. Il devra donc s'imposer face à des collaborateurs et des collaboratrices qui ont été choisis par des ministres de gauche, dans un contexte sanitaire compliqué.

"Ce n'est pas un cadeau empoisonné, j'ai été très bien accueilli, même si c'est un très gros changement dans le département", explique le nouvel élu mardi soir dans Forum.

>> Le portrait de Philippe Demierre par Maurice Doucas dans Forum :

Qui est Philippe Demierre, le nouveau patron de la santé à Fribourg?
Qui est Philippe Demierre, le nouveau patron de la santé à Fribourg? / Forum / 2 min. / le 11 janvier 2022

Confrontation avec son propre parti?

Durant la pandémie, l'UDC est le principal parti à contester la politique des autorités, la qualifiant par moments volontiers de "dictature sanitaire". Interrogé à ce sujet, Philippe Demierre se distancie de cette ligne en s'inscrivant dans les propos de son conseiller fédéral Guy Parmelin. "On n'est pas dans une dictature, on doit trouver les meilleurs moyens possibles pour faire face à cette pandémie", affirme le conseiller d'Etat.

"Je m'inscris tout à fait dans ce qui s'est dit au niveau de l'OFSP et ce que les cantons prévoient de faire ces prochaines semaines", annonce-t-il. "Et j'estime que l'argumentaire que je vais déployer ces prochaines semaines sera à même de répondre, et peut-être même de faire changer d'avis, certains partisans de l'UDC fribourgeoise ou fédérale."

Plusieurs dossiers brûlants

Cette position de ministre de la Santé issu du principal parti d'opposition aux mesures sanitaires fera de Philippe Demierre une personnalité scrutée attentivement ces prochains mois. Mais cela ne l'inquiète pas. "Je suis complètement prêt à assumer la pression médiatique, ce n'est pas un problème pour moi", sourit-il.

En plus de la pandémie, Philippe Demierre devra également gérer des dossiers chauds et complexes comme celui du remboursement de l'aide sociale, ou encore la réforme du réseau hospitalier avec la Stratégie 2030 de l'HFR, qui mise sur une centralisation des soins aigus. Une idée qui ne fait pas que des heureux dans les régions.

Propos recueillis par Thibaut Schaller

Texte web: Pierrik Jordan

Publié Modifié