Pour Jean-Pierre Siggen, c'était un baptême du feu. Il a succédé au désormais retraité Georges Godel qui a longtemps tenu serrés les cordons de la bourse des Fribourgeois.
Le style Siggen est différent, plus rond, mais en tant qu'ancien directeur d'union patronale, le centriste est en terrain connu. Et à Fribourg, les années se suivent et se ressemblent: des chiffres noirs, invariablement, et cela même malgré le Covid et les aides d'urgence.
Un nouveau grand argentier "très à l'aise"
Alors, quel effet cela fait-il de porter le costume du grand argentier fribourgeois? "Je me sens très à l'aise", confie Jean-Pierre Siggen dans le 12h30. Après huit ans à la tête du Département de l'instruction publique, il avoue avoir "beaucoup de plaisir de trouver un autre rôle" avec les finances, un rôle qui permet de voir ce qui se passe "dans toutes les directions, ce qui augmente évidemment l'intérêt et le plaisir".
Jean-Pierre Siggen reprend le flambeau des finances fribourgeoises dans des conditions idéales: outre le léger bénéfice affiché par les comptes 2021, il est assis sur un matelas confortable: la fortune de l'Etat s'élève à 790 millions de francs, dont la quasi-totalité est déjà affectée.
A relever toutefois que ces résultats flamboyants sont trompeurs. Car pour près de la moitié des revenus d'impôts, le canton reste sous perfusion fédérale.
Fabrice Gaudiano