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La fin des gains en cash pour les lotos, une inquiétude pour les sociétés locales

C'est fini le cash au loto
C'est fini le cash au loto / 19h30 / 2 min. / le 10 mai 2022
Les gains en cash lors des lotos étaient une particularité fribourgeoise et le procédé attirait des joueurs venus de toute la Suisse romande. Cette pratique est interdite depuis le 1er janvier 2021, soulevant les inquiétudes des sociétés qui espéraient renflouer les caisses après la crise du Covid.

Le canton de Fribourg était le dernier canton romand à pouvoir distribuer de l'argent lors de ses lotos. Avec l'entrée en vigueur de la loi cantonale sur les jeux d'argent (LAJAr) au 1er janvier 2021, qui concrétise la loi fédérale sur les jeux d'argent (LJAr), il est toutefois devenu impossible pour les organisateurs de lotos en cash de respecter la loi.

Selon les nouvelles règles en vigueur, un carton sur dix devrait être gagnant et 50% des mises devraient être redistribuées, or aucun organisateur ne peut respecter ces règles.

Ces exigences ont été mises en lumière par la Conférence des préfets du canton de Fribourg, qui ne délivre donc plus d'autorisation pour les lotos en cash. L'application de la loi intervenant en pleine pandémie, les autorités locales ont réagi avec la reprise des événements en public. Jusqu'à présent, 20% des lotos distribuaient encore des gains en liquide sur sol fribourgeois et ils ont dû se mettre en conformité.

Mauvaise nouvelle pour les sociétés locales

Ce changement intervient au mauvais moment pour de nombreuses sociétés locales, qui comptaient sur les lotos en cash pour renflouer leurs caisses après la crise du coronavirus. "Peut-être que cela va aussi freiner certains clients qui avaient plaisir à recevoir un peu d'argent et les sociétés vont être découragées", explique Judy Papaux, présidente de l'intersociétés de Farvagny, mardi dans le 19h30.

Aujourd'hui, les autorités communales n'autorisent plus que les lotos en nature. Les lots sous forme de jambons, de vélos, ou de bons d'achat ne font toutefois pas l'unanimité, comme en témoigne Hatema, une participante à un loto de Givisiez: "J'ai gagné en bons, mais je préférerais de l'argent pour payer mes factures."

Le risque de dérives

Pour dynamiser l'économie régionale, certains organisateurs misent sur des bons valables dans les commerces fribourgeois, mais cette adaptation faite à contrecœur inquiète les préfectures.

"Ce qu'on doit éviter, c'est de tomber dans l'excès, avec des bons qu'on échangerait ensuite contre de l'argent, ce qui serait une manière de détourner la loi et qui pourrait entraîner des mesures encore plus contraignantes à l'avenir", explique Willy Schorderet, président de la Conférence des préfets.

Reportage TV: Clémence Vonlanthen

Adaptation web: Elisa Casciaro

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