Publié

Changer de parti en cours de législature, un débat qui agite la ville de Fribourg

Changer de parti politique, une manœuvre parfois délicate: exemple à Fribourg
Changer de parti politique, une manœuvre parfois délicate: exemple à Fribourg / 12h45 / 2 min. / le 6 juin 2022
Le parlement de la ville de Fribourg a interdit à un élu socialiste de rejoindre le groupe du Centre. Cette situation s'inscrit dans la lignée de plusieurs cas similaires en Suisse et pose la question de la représentativité des élus.

Le socialiste Ibrahim Berisha voulait rejoindre le groupe du Centre, plus proche de ses valeurs. Le bureau du législatif de la ville le lui a toutefois interdit. L'élu devra donc siéger comme indépendant jusqu’à la fin de la législature.

"Je suis déçu, je ne m'y attendais pas. Je reste la même personne, je reste le même politicien", réagit Ibrahim Berisha dans le 12h45 de la RTS.

Une "première"

L’histoire surprend Simon Murith, président du Centre de la ville de Fribourg. Selon lui, ce refus est une première: "Le cas de figure s'est déjà présenté par le passé et n'a jamais posé de problème, que ce soit au Conseil général (législatif) de la ville de Fribourg, dans d'autres communes ou au Grand Conseil. Il y a clairement une inégalité de traitement, qui est punitive."

Pour le président du législatif Mario Parpan, le bureau ne fait qu'appliquer le règlement: "Une personne qui est élue sur une liste fait partie du groupe correspondant. Le règlement est assez clair."

Ne pas "voler" l'électeur

Il arrive assez régulièrement que des élus changent de famille politique, et ce à tous les échelons. En 2017, un député neuchâtelois UDC était passé chez Les Vert-e-s, faisant ainsi basculer la majorité du parlement cantonal à gauche. Ce genre de transfert se fait à également au niveau de la politique fédérale, mais plus rarement.

Pour l'ancien conseiller national fribourgeois Dominique de Buman, l’essentiel est de ne pas tromper l’électeur: "Il y a des électeurs et des électrices qui ne font que voter pour une liste. Ils ne connaissent pas forcément les personnes qui sont candidates, et ils peuvent donc avoir l'impression d'être volés."

A Fribourg, un recours a été déposé à la préfecture pour clarifier le cas d’Ibrahim Berisha.

Rouven Gueissaz/asch

Publié