Outre un concept pédagogique, l'idée est de doter les écoles primaires et chaque élève des cycles d'orientation d’un ordinateur. Cela représente un total de plus de 30'000 machines, pour un coût devisé à 75 millions de francs. Ce montant est soumis au référendum obligatoire.
La stratégie d'enseignement numérique fribourgeoise se veut ambitieuse, mais le dossier est très sensible: il a déclenché une levée de boucliers, notamment de la part d'enseignants anti-PC en classe.
Nouvelle élue à la tête de l’instruction, la ministre écologiste Sylvie Bonvin Sansonnens a hérité de la réforme.
"On ne parle pas que de l'éducation au numérique, mais aussi de l'éducation par le numérique. Il s'agit d'organiser cette utilisation, pour qu'elle ne soit pas nocive pour la santé et pour qu'elle soit profitable et utile notamment pour la carrière professionnelle des élèves", défend-elle dans La Matinale de la RTS.
"Réforme bâclée"
Virginie Burri, secrétaire syndicale au SSP Fribourg, estime de son côté que l'Etat de Fribourg n'a pas de vision pédagogique: "Avec cette stratégie, on prévoit d'acheter des ordinateurs avant même de prévoir leur utilité, et on va ensuite déléguer aux établissements scolaire le rôle d'établir des projets pédagogiques. Cela montre bien qu'il y a une difficulté, voire une impossibilité, à anticiper une vision cantonale au déploiement de ces ordinateurs."
Un avis partagé par Isabelle Colliard, présidente des parents d'élèves fribourgeois. Elle dénonce une réforme bâclée: "On ne veut pas que ce soit fait dans l'urgence, on aimerait que ce soit réfléchi avec un groupe de travail qui regroupe tous les acteurs concernées par cette stratégie numérique", fait-elle valoir.
Rude bataille
Les débats débuteront en automne, et le vote populaire est prévu l'an prochain. La tâche de la ministre écologiste Sylvie Bonvin s'annonce ardue, elle qui devra notamment combattre son propre camp politique, opposé à l'impact environnemental que provoquerait l'achat de milliers d'ordinateurs.
Fabrice Gaudiano/asch