La commune de Chiètres va construire une centrale de chauffage à bois

La chaudière se veut durable: devisée à 30 millions de francs, elle approvisionnera dès 2025 une centaine de ménages, les maraîchers du coin et la fondation Papiliorama.

"On imagine distribuer 61 millions de kilowattheure, à 90% renouvelable, et cela correspond à une économie de CO2 d’environ 10 tonnes par année", explique Andreas Seifert, responsable clients pour le Groupe E, jeudi dans le 12h45.

Aujourd’hui, ce fournisseur d'énergie exploite déjà plus d’une cinquantaine de réseaux de ce type en Suisse occidentale, dont 39 à Fribourg.

Pas de pénurie?

De son côté, Gruyère Energie (GESA) a inauguré sa dernière centrale de ce genre il y a moins d’une année. Le bois utilisé pour chauffer ses 15'000 usagers provient des cantons de Vaud, Fribourg et Berne. Dans un contexte de pénurie d’énergie, cette alternative économique et durable suscite l’intérêt, assure Dominique Progin, directeur énergies et infrastructures chez GESA.

"C'est une énergie locale qui nécessite assez peu de dépendance par rapport au reste de l’Europe. De plus, on ne devrait pas être soumis à une pénurie de bois comme on pourrait l’être au niveau du gaz cet hiver", souligne-t-il.

"Encore un grand potentiel"

Si ces dernières années les chauffages à distance à bois ont connu un succès fulgurant, les forêts du pays auraient de quoi suivre cette cadence exponentielle.

"En Suisse, on exploite à peu près seulement 50% de l’accroissement annuel des forêts. Il y a encore un grand potentiel exploitable en Suisse si l’intérêt y est", assure Jacques Rime, directeur de la scierie Despond SA.

Le réseau gruérien de 150 kilomètres a coûté quelque 110 millions de francs. Il permet d’économiser quelques 35'000 tonnes de CO2 par année.

Clémence Vonlanthen/gma