C’est un avis de droit qui a provoqué la colère de l’édile. Il traite de la rétribution du secrétaire général - le chef de l’administration communale - dans une entreprise publique d’énergie. Il conclut que cette fonction fait partie de son mandat. Les jetons de présence auraient dû être versés dans la caisse de la commune et non dans la poche de l’employé.
Pour Eric Gobet, il s'agit avant tout d'une question de principe. "En tant que conseiller communal, j'estime que je dois défendre les intérêts des citoyens", a-t-il expliqué mercredi dans un entretien accordé à la RTS. "J'estime que le citoyen bullois a été lésé. Cet argent doit revenir aux caisses communales. Pour moi, la confiance a été rompue".
"Une tempête dans un verre d'eau", selon le syndic
Ce secrétaire général, c’est Raoul Girard. Ancien élu socialiste au Grand Conseil, il a été vice-syndic de Bulle. Il présidait le conseil d'administration de l’entreprise avant de devenir employé de la ville. Il s’est récusé tout au long de l’affaire et n’a pas souhaité répondre aux questions de la RTS. C'est donc son employeur, à savoir la ville de Bulle, qui s'exprime à sa place. Et pour le syndic PLR Jacques Morand, il s'agit "d'une tempête dans un verre d'eau".
Si la ville n'a pas demandé le remboursement, c’est par simple commodité. Les recommandations du rapport seront, elles, respectées, assure Jacques Morand. "Dans les conclusions du rapport, il est stipulé que du moment qu’on est actionnaire majoritaire dans une société, un employé communal qui siégerait au conseil d’administration est sous mandat communal. Cela nécessite une modification du règlement du personnel communal, chose que nous allons faire", poursuit-il.
En attendant, le préfet de la Gruyère a ouvert une instruction préliminaire. Elle doit déterminer s’il y a matière à déclencher une enquête administrative comme demandé par Eric Gobet, le conseiller communal démissionnaire.
Nicolas Beer/hkr