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L'Etat de Fribourg soutient la création d'une banque alimentaire

Le canton de Fribourg se dote d'une banque alimentaire pour venir en aide aux plus précaires
Le canton de Fribourg se dote d'une banque alimentaire pour venir en aide aux plus précaires / 19h30 / 2 min. / le 15 octobre 2022
Une banque alimentaire verra le jour dans le courant de 2023 dans le canton de Fribourg. A bout touchant, le projet de lutte contre la précarité, à la recherche encore d'un local pérenne, ressort d'un rapport du Conseil d'Etat constituant une suite directe à un postulat. Il lance aussi un appel à projets intergénérationnels.

Ce dernier émanait des députés socialistes Rose-Marie Rodriguez et David Bonny. Tous les groupes parlementaires ont salué mercredi devant le plénum le rapport du gouvernement. "La banque alimentaire servira d'interface entre le monde agricole et les associations qui distribuent de la nourriture", a relevé Rose-Marie Rodriguez.

Selon le conseiller d'Etat Philippe Demierre, en charge des affaires sociales, la banque poursuit trois objectifs: lutter contre le gaspillage alimentaire, favoriser la réinsertion professionnelle et prévenir la pauvreté. La structure viendra en soutien aux associations qui sont déjà en lien avec les publics précarisés.

Création d'une entité

"Dans le contexte de la crise sanitaire, des organisations fribourgeoises actives dans le domaine social se sont réunies sous l’appellation Collectif dignité Fribourg", écrit l'exécutif cantonal dans son rapport. Plusieurs groupes de travail ont été constitués afin de développer des idées et des projets.

La banque alimentaire fribourgeoise est l’un des premiers chantiers auquel se sont attelées certaines associations. C’est ainsi qu'a été créée l'association Banque alimentaire fribourgeoise. Et le démarrage des activités est prévu le 1er janvier prochain, lit-on dans le rapport.

"Notre objectif reste d’être opérationnel le plus rapidement possible", a indiqué à Keystone-ATS Christophe Koersgen, coordinateur de l'association. "De plus, une fois les locaux trouvés, environ trois mois d’aménagement sont à prévoir", a-t-il précisé.

Financement jusqu'en 2026

"Des contacts ont été établis avec le Service public de l’emploi, qui pourra collaborer à l'atteinte des objectifs de la banque par l'instauration d’un programme d’emploi temporaire pour autant que le cahier des charges soit compatible avec les critères prévus par la loi sur l'assurance-chômage", précise l'exécutif.

En 2022, le canton a attribué à l’association Banque alimentaire fribourgeoise une aide de 60'000 francs, à laquelle s'ajoutent 170'000 francs venant de la Loterie romande et 10'000 francs de la Ville de Fribourg. Un financement est prévu via différents canaux pour la période 2023-2026, pour un total de près de 500'000 francs.

Dans le détail opérationnel, un comité de pilotage sera mis sur pied. Il servira principalement à suivre le développement du projet et à évaluer les possibilités d’un financement pérenne.

80'000 francs pour des projets intergénérationnels

En plus de la banque alimentaire, le canton de Fribourg lance un nouvel appel à projets intergénérationnels pour un montant de 80'000 francs. Ce soutien vise à favoriser l’échange entre les générations et à mettre en valeur les compétences des seniors.

Depuis le lancement de ce soutien en novembre 2018, 54 projets favorisant la solidarité et l'entraide entre les générations ont bénéficié d’une aide financière de l'Etat de Fribourg. "Le dernier appel à projets de mai a vu sept projets obtenir un soutien", a indiqué mercredi le Canton.

Cette aide est destinée en particulier aux associations à but non lucratif, aux communes ou aux groupes de personnes domiciliées dans le canton de Fribourg qui ont mis en place des projets de solidarité intergénérationnelle. Les dossiers peuvent être déposés jusqu’au 30 novembre.

aps avec ats

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Prestations en capital moins taxées dès l'an prochain à Fribourg

Le Grand Conseil fribourgeois a voté mercredi une modification de la loi sur les impôts cantonaux directs (LICD). Les changements, qui touchent pas moins de dix articles, visent notamment à alléger l'imposition des prestations en capital.

Les députés ont accepté la modification de la LICD par 68 voix contre 34 et 2 abstentions. L'adaptation concerne en particulier une motion des députés centriste Hubert Dafflon et démocrate du centre Achim Schneuwly. Aucune proposition d'amendement n'a obtenu de majorité tant devant la commission des finances et de gestion que le plénum.

Critique à gauche

La motion, avalisée en février, demandait de revoir à la baisse le barème d’imposition des prestations en capital, soit le versement du deuxième pilier sous forme de capital plutôt que sous forme de rente. L'empressement à modifier la loi a été critiqué par le député socialiste Elias Moussa: un acte "au profit de quelques privilégiés".

"Nous ne voyons pas d'indécence", lui a répondu l'UDC Stéphane Peiry. La nouvelle échelle propose 1% pour la première tranche de 50'000 francs, 2% pour la tranche suivante et ainsi de suite. Au-delà de 200'000 francs, le taux restera fixe, à 5%. La déduction accordée aux couples mariés passera elle de 5000 à 10'000 francs. La mise en œuvre de ce nouveau barème entraînera pour le canton des pertes fiscales de 10 millions de francs par an.

Une motion pour clarifier les décisions d'expulsion de locataires

Le Grand Conseil fribourgeois a également accepté mercredi une motion demandant une révision complète de la loi cantonale d’application relative au bail à loyer et au bail à ferme non agricole. La démarche concerne la mise en œuvre des décisions d’expulsion, souvent très compliquée.

Le texte a été avalisé par 90 voix sans opposition et 7 abstentions, la gauche insistant au passage pour prendre aussi en compte les intérêts des locataires. La motion, soutenue par le Conseil d'Etat, via Romain Collaud, en charge de la sécurité, émanait du centriste Bertrand Morel et de l’UDC Nicolas Kolly.

Assurer la protection et le relogement des locataires expulsés

Dans le détail, une nouvelle réglementation permettrait de pallier les difficultés auxquelles la police cantonale se trouve régulièrement confrontée lors de la mise en œuvre des décisions d’expulsion, ont argumenté les deux députés. "Plusieurs questions pratiques pourraient être clarifiées", a ajouté le Conseil d'Etat.

Et celui-ci de mentionner l’évacuation, l’entreposage, la restitution, la réalisation, respectivement l’élimination des biens et effets personnels du locataire expulsé ainsi que la prise en charge des frais y relatifs. Il en va de même, entre autres, des questions liées à la prise en charge des animaux. Une législation d’application devrait également permettre d’assurer la protection et le relogement du locataire expulsé.