Les locaux de la crèche La Marelle, à Posieux, se trouvent dans le complexe de l'Institut agricole de Grangeneuve qui dépend du canton de Fribourg. Ils sont donc concernés par la décision de l'Etat qui a imposé un maximum de 19 degrés dans ses locaux.
"Depuis le 19 octobre, on a senti une différence", confirme une assistante socio-éducative mercredi dans La Matinale de la RTS. "Avant, on avait encore le chauffage, il faisait même trop chaud. Là, on est passés à 19 degrés et on a senti qu'il faisait très froid".
Les enfants ont besoin de bouger au sol
Les parents ont donc dû adapter les habits des enfants en conséquence. "Dans la salle de vie, les bébés sont tout le temps par terre", explique celle qui s'occupe de petits entre 7 et 24 mois.
Il a donc fallu mettre des tapis épais, mais cela reste insuffisant. "Il faut essayer de mettre les enfants plus en hauteur mais c'est compliqué", poursuit l'éducatrice. "Ces enfants ont besoin de bouger, d'être en motricité libre. Les asseoir ou les mettre en chaise haute fait qu'on bloque cette motricité et cela péjore leur apprentissage".
Négocier des dérogations avec le bailleur
La directrice de la crèche, Christiane Brülhart, va devoir en conséquence tenter d'obtenir une hausse des températures sous forme de dérogation. "Je peux négocier avec le directeur de l'institut agricole, qui est très certainement ouvert", dit-elle pleine d'espoir.
Prendre contact avec son bailleur et le convaincre de faire une exception: c'est précisément ce que conseille la faitière nationale des crèches, Kibesuisse.
Un minimum nécessaire de 20 à 21 degrés
Car la température idéale dans les structures pour la petite enfance est estimée à un ou deux degrés de plus.
"Pour les crèches et pour les locaux où se trouvent de petits enfants, elle doit être au moins de 20 à 21 degrés", souligne la secrétaire générale pour la Suisse romande de Kibesuisse, la Fédération pour l'accueil de jour de l'enfant, Michèle Kaufmann-Meyer. "Et c'est encore plus dans les locaux où ils font les soins", précise-t-elle. "Là, il faudrait presque 24 degrés".
Appel à intégrer les exceptions reconnues
Les crèches se battent pour faire partie des consommateurs protégés auprès de la Confédération, comme le sont les hôpitaux. Cela leur permettrait d'échapper à la règle des 19 degrés si elle devait être introduite au niveau national. Cela leur permettrait également d'échapper à un black-out électrique, s'il devait être décidé.
"D'après nous, c'est vraiment un domaine de la société qui a besoin d'être exempté des baisses de température pour pouvoir assurer le développement positif chez les enfants", insiste Michèle Kauffmann-Meyer. Il s'agit pour elle "que les crèches puissent fonctionner de manière à ce que les enfants ne soient pas en danger".
En l'état, la faîtière des crèches se prépare: elle conseille notamment à ses membres de faire des scénarios d'activités à mener dans le noir ou en forêt.
Muriel Ballaman/oang