Un nouveau quartier doit voir le jour d'ici cinq ans dans la ville fribourgeoise de Bulle, sur le site du Teraillet, avec environ 1300 appartements pour 3000 nouveaux habitants potentiels.
Sur le plan démographique, la cité gruérienne compte aujourd'hui 25'000 habitants et habitantes, un nombre auquel s'ajoutent 550 nouvelles personnes chaque année. Mais sur le plan immobilier, elle possède un parc de bâtiments récents, avec un taux d'appartements vides de 3,5%. Certains propriétaires offrent même des mois de loyer gratuits pour attirer les locataires.
Relative stabilité du marché selon les experts
Les experts de l'Observatoire fribourgeois de l'immobilier ne se prononcent pas directement sur ce projet, leur mission étant de fournir des chiffres fiables que les acteurs privés et publics doivent combiner à d’autres sources pour mener à bien leurs analyses. Ils apportent quelques précisions au niveau du taux d’appartements à louer qui n’ont pas trouvé preneur à Bulle.
"On observe des variations assez conséquentes, d'un trimestre à l'autre, dans le taux de logements" vides, a expliqué Damien Vieli, collaborateur scientifique à la Haute Ecole de Gestion de Fribourg (HEG), lundi dans La Matinale de la RTS.
"Quand un nouveau projet, un lotissement assez conséquent, sort de terre, ce taux monte. Mais on a constaté qu'il était en général assez rapidement absorbé", a-t-il précisé. "Donc on a des pics, mais il faut plutôt avoir une vision sur le long terme. Et si on observe les trois dernières années, on a une relative stabilité".
"Une ville attractive qui s'urbanise" vite
Selon le syndic de Bulle, le futur quartier répond effectivement à un besoin. "L'augmentation constante de la population nécessite la mise sur le marché d'environ 250 appartements par année", souligne Jacques Morand. "On a une ville attractive, trop peut-être au goût de certains, mais qui s'urbanise et se construit assez rapidement".
L'ASLOCA craint une bulle immobilière
L'association cantonale des locataires, elle, craint notamment un tourisme des logements. "On pourrait croire qu'un millier de logements supplémentaires sur le marché bullois (…) serait une bonne nouvelle pour les locataires. Mais c'est faux, les prix des loyers ne baissent pas", affirme le président de l'ASLOCA Fribourg.
Et Pierre Mauron dit craindre aussi le phénomène de la bulle immobilière, "à savoir qu'il y ait beaucoup trop de logements vacants sur le marché, que les immeubles anciens se vident pour remplir les nouveaux, et que cela entraîne des faillites en cascade des petits propriétaires endettés puisque ces appartements ne seraient plus loués".
Fabrice Gaudiano/oang