Les députés ont accepté l'adaptation législative par 98 voix contre 1 et 1 abstention, au terme d'un débat nourri marqué d'inquiétudes. La modification va au-delà de ce que demandaient les députés en 2019 en acceptant une motion instaurant la possibilité pour l’Etat de se porter garant des emprunts des établissements hospitaliers publics.
Le vote constitue un énième épisode du feuilleton des difficultés de l'HFR. La situation de l'institution, une dette de 184 millions envers l’Etat, un déficit cumulé de 55 millions à fin 2021, compromet actuellement ses projets d’investissement, en particulier la construction d’un nouvel hôpital à Villars-sur-Glâne.
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Faire sauter un verrou
Le Conseil d’Etat, par la voix du conseiller d'Etat en charge de la Santé Philippe Demierre, a répété être disposé à soutenir l'HFR. "C'est un pas important", a-t-il indiqué, dans la mesure où la modification fixe la base légale pour permettre à l'Etat d'intervenir. Plusieurs aspects seront traités ces prochaines années par le Grand Conseil.
Philippe Demierre a mentionné le soutien financier 2023-2026, l'assainissement des comptes et la constitution d'une provision pour le futur hôpital, avec 5 millions par an dès 2024. "Fribourg s'aligne sur d'autres cantons pour soutenir le financement des investissements", a relevé la députée centriste Anne Meyer Loetscher.
"L'adaptation de la loi permet de faire sauter un verrou", s'est réjoui le député chrétien-social Benoît Rey. Au-delà, beaucoup d'élus ont dénoncé la lenteur de l'action gouvernementale depuis 2019. Le socialiste Elias Moussa a évoqué la pièce de théâtre de Samuel Beckett "En attendant Godot" pour symboliser la chose.
Nouvelles formes d'aide
Le changement législatif propose d'aider sous forme de cautionnement ou de garantie, mais aussi de recourir à d’autres formes à titre exceptionnel, comme un prêt à conditions préférentielles ou une contribution non remboursable. Mais l'engagement accru de l’Etat ne sortira pas pour autant l’HFR des chiffres rouges.
Philippe Demierre a confirmé récemment devant la presse que les discussions étaient encore ouvertes pour résorber la dette et régler la question des intérêts que l’Hôpital fribourgeois paie chaque année. "L'HFR est la priorité de cette législature", a averti le député centriste Hubert Dafflon à destination du ministre.
ats/kkub