Les organisateurs arboraient un large sourire mardi à Morat lors de la présentation de l'événement à la presse. Douze jours durant, la ville est à nouveau plongée "dans un monde de lumières enchanteur, où les rêves semblent à portée de main", selon leurs mots, marquant pleinement le retour à la normale après la pandémie de Covid-19.
Après le défi du Covid-19, c’est aujourd'hui le défi de la crise énergétique que la 7e édition du Festival des Lumières doit relever. Pour être plus économe en énergie, Luca Schild, responsable opérationnel du Festival, explique au micro de l'émission Couleurs Locales de la RTS que le comité d'organisation "s'est mis comme but de réduire de 40% la consommation en énergie par rapport à une édition normale, donc par rapport à 2020, et de 15 à 20% par rapport à l'année dernière, qui était une année Covid, où on a déjà eu un nombre un peu rabaissé d'installations".
Réduction des heures d'ouverture
En outre, le responsable évoque deux mesures principales. La première, "c'est la réduction des heures d'ouverture. Pour les visiteurs, ce ne sera pas un problème. Ils auront bien assez de temps pour voir toutes les installations". La deuxième mesure a été de retravailler "la partie décorative, c'est-à-dire essayer d'amener la même qualité mais avec une optimisation du nombre de projecteurs. On a aussi beaucoup de projecteurs LED, c'est de la technique moderne."
En revanche,"le nombre d'installations par rapport à l'année dernière est quasi identique. C'était pour nous très important que les artistes puissent continuer à travailler, raconte Luca Schild. Tout le monde va aussi payer des factures d'électricité plus élevées. C'est aussi sur cela que l'on va aller, donc on aimerait vraiment que les artistes puissent travailler et que l'on réduise par d'autres mesures qui ne les touchent pas directement". Enfin, le prix reste le même, 8 francs l'entrée pour un adulte, gratuit pour les enfants de moins de 16 ans.
Livre de contes
En plus du spectacle sur la place de la Porte de Berne du groupe d'artistes Spectaculaires, la transformation de la rue principale en un monde "digne d'un livre de contes" constitue l'un des points forts de la manifestation. Des œuvres d'art jouant avec l’ombre et la lumière transforment les fontaines en boîtes à musique.
Les visiteurs sont plongés dans un univers musical poétique, tandis qu'un bateau "enchanté" vogue entre les toits des rangées de maisons, avec des effets de lumière pleins de charme et de magie. La troupe de théâtre alémanique Karl's kühne Gassenschau, y prouve une fois encore l'étendue de son savoir-faire créatif.
Pour l'installation "Traumland" (pays de rêve), la troupe, fondée en 1984 à Zurich, met à disposition le fameux bateau volant. Elle profite de l'occasion pour attirer l'attention du public sur son spectacle "SILO 8" édition 2023 à St-Triphon (VD). Globalement, l'édition 2023 promet d'être "calme et poétique".
Chants grégoriens
Le spectacle "Triptyque marial" de l'église allemande présente quant à lui une mise en scène multisensorielle signée par le vidéaste Adrian Scherzinger, avec le chœur fribourgeois Chœur de May. Les animations visuelles, accompagnées des voix de choristes, transportent les spectateurs dans un voyage au Moyen-Age.
L’artiste moratois a choisi de mettre pleinement en lumière cette période de l'histoire, qualifiée à tort de sombre. "Triptyque marial" allie les chants grégoriens du Moyen-Age à l'art lumineux des temps modernes.
Il y a un an, la sixième édition du festival avait attiré plus de 60'000 spectateurs, confirmant ainsi le succès croissant de l'événement se déroulant dans la cité médiévale. Le record de 2020, juste avant l'éclatement de la crise sanitaire, avec quelque 90'000 visiteurs, n'avait toutefois pas été approché.
En 2021, la manifestation avait été annulée, en raison du Covid-19. Elle avait été remplacée par un programme alternatif.
furr avec ats
Morat, un des "meilleurs villages touristiques du monde"
Récemment, la ville de Morat a reçu une belle reconnaissance, celle d'être élue parmis les meilleurs villages touristiques du monde par l'Organisation mondiale du tourisme.
Déborah Defalque, en charge du marketing à Morat Tourisme, était au micro de Couleurs Locales pour s'exprimer sur cette sélection. Pour elle, ce fut une "super surprise". "Nous étions trop contents, hyper heureux d'avoir eu cette sélection de l'Office mondial du tourisme". C'est "magnifique d'avoir cette résonance internationale":
L’Organisation mondiale du tourisme a choisi Morat pour plusieurs raisons. Selon Déborah Defalque, il s'agit "premièrement du patrimoine culturel et bâti de la ville de Morat", un patrimoine "juste incroyable". "Ensuite on a aussi toute une intégration des partenaires touristiques et locaux qui animent toute la région avec passion", ajoute-t-elle.
"Et puis on a pu se réinventer, et réinventer l'hiver (...) Le Festival des Lumières est pour notre région une grosse innovation qui nous permet de faire venir du monde dans une saison dite plutôt "basse", voire presque morte," parachève-t-elle.
Déborah Defalque conclut cependant que la ville de Morat garde les pieds sur Terre, et que pour Morat Tourisme, "c'est vraiment important de garder un tourisme de qualité et de ne pas avoir un tourisme de masse dans une si jolie petite ville".