A Fribourg, l'Eglise catholique va ouvrir un restaurant en plein centre historique
L'Eglise catholique va ouvrir un restaurant en plein coeur historique de la ville de Fribourg. Un projet a priori anecdotique, mais qui pourrait bien être copié ailleurs en Suisse romande, dans ce qui s'apparente à une manière d'attirer de nouveaux fidèles.
Ce n'est pas à l'Eglise mais bien dans un bistrot que Pierre Wermelinger a donné rendez-vous à une équipe de la RTS. Le Café du Cygne, à deux pas de la cathédrale Saint-Nicolas, ouvrira à la fin de l'année et aura plusieurs fonctions.
"Ici, c'est la future salle du restaurant du Cygne. On sera sur une brasserie traditionnelle, avec un accent mis sur les produits ultra-locaux. A l'étage, nous aurons des salles, qui pourront servir pour faire des rencontres d'associations religieuses, ou non", explique le chef de projet.
"On ne va pas faire de prosélytisme actif, mais nous allons quand même démontrer les valeurs chrétiennes à travers l'établissement, notamment grâce à une charte qu'on proposera à nos collaborateurs, sur les conditions de travail ou encore l'éthique de production des produits", ajoute-t-il.
"Si on reste entre nous, on se referme un peu sur soi"
Un restaurant propriété de l'Eglise mais tenu par des laïcs, une façon de rencontrer les gens autrement et qui fait écho à Genève, où un restaurant ouvrira dans l'église du Sacré-Coeur, en pleine reconstruction.
Mais alors, porter la toque plutôt que la soutane, est-ce vraiment le rôle de l'Eglise? Pour Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, il n'y a pas de contradiction.
"Ce n’est pas notre rôle premier mais cela ne nous empêche pas de faire cela aussi. Ceux qui s'en étonnent pensent peut-être que nous devons rester entre nous, dans nos activités habituelles. Elles sont importantes, mais si on reste entre nous, on se referme un peu sur soi", juge-t-il.
Une pratique qui se démocratise
L'Eglise anglicane a été la première à sortir des murs de l'église traditionnelle, mais face à l'érosion de la pratique religieuse, le mouvement se démocratise et gagne tous les courants du christianisme.
"Depuis une dizaine d’années, on voit en Allemagne ou en France s'ouvrir des restaurants ou bars tenus par les diocèses ou des congrégations religieuses. La pratique s’inscrit toutefois plus largement dans un mouvement qui date des années 1970 et qui veut que les églises se décloisonnent, parce que les paroisses ne fonctionnent plus très bien", explique Josselin Tricou, sociologue spécialiste du catholicisme.
En cela, le canton de Friboug ne fait pas exception. En l'espace de 10 ans seulement, le nombre de personnes quittant l'Eglise catholique chaque année a triplé.
Reportage TV: Hannah Schlaepfer
Adaptation web: ther
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