Des éducateurs sociaux dans les écoles primaires fribourgeoises pour aider à l'inclusion
Plusieurs cantons romands ont déjà sauté le pas. Mais dans le canton de Fribourg, la présence de travailleurs sociaux dans les écoles primaires est toute récente. Déjà actifs dans les écoles secondaires, ils ont investi au début de cette année scolaire les plus petites classes du canton où le besoin se faisait de plus en plus ressentir.
Leur mission est avant tout de faire le lien entre élèves, enseignants et parents. Mais le gouvernement compte aussi miser sur eux pour aider à l'inclusion dans les écoles du canton, comme l'explique dans le 19h30 la conseillère d'Etat en charge de l'éducation Sylvie Bonvin-Sansonnens.
"On vise l’école inclusive. Chaque élève doit pouvoir aller dans l’école de son village avec ses difficultés et les travailleurs sociaux en milieu scolaire aident à cette école inclusive", souligne la conseillère d'Etat. Dans cette optique, plus de 46 postes équivalents plein temps devraient être créés d’ici 2024. A noter que le canton de Fribourg déboursera 5,5 millions de francs par an pour financer ces postes.
Diverses problématiques
Quoi qu'il en soit, à Neyruz, petite commune du district de la Sarine, il n'a pas fallu longtemps à Luc Sciboz pour être adopté par les élèves. "Luc travaille ici pour aider les personnes en difficulté et aussi pour faire plusieurs projets avec les enfants", explique Jade, l'une d'entre elles.
Un travail que cet éducateur partage entre quatre écoles primaires du canton, avec souvent les mêmes problématiques comme les difficultés relationnelles, la phobie scolaire ou encore le harcèlement.
"Les élèves n’ont pas beaucoup changé par rapport à l’époque. Il y a des nouveaux paramètres qui sont venus, comme les réseaux sociaux qui peuvent amplifier certaines situations", souligne Luc Sciboz. Activité de groupe ou suivi individuel, le but de l’éducateur reste toujours le même, à savoir de parler compétences sociales plutôt que scolaires.
"Rassurant"
Ce matin-là, il anime un atelier dans une classe de 7-8H. Le projet est né à la demande de l’enseignante suite à des difficultés relationnelles entre certains de ses élèves. "Certains élèves ne voulaient même plus venir à l’école", révèle l'enseignante, Sybille Da Rocha. "Donc, on ne pouvait pas continuer comme ça. De savoir que Luc est là pour nous soutenir et nous donner des conseils plus ciblés, c'est vraiment rassurant."
Pour s’apprivoiser, les élèves ont pour mission de créer ensemble une bande dessinée. "Moi, j’ai appris à connaître plusieurs des camarades que je connaissais un peu moins bien. Par exemple, maintenant, je sais que Noah est bavard. Et je trouve ça intéressant de voir tout ça", se réjouit notamment Naïs.
Hannah Schlaepfer/fgn