Les pétitionnaires affirment ne pas être nécessairement opposés au numérique. Mais ils critiquent un projet qui va accroître le temps d'écran quotidien des jeunes et qui apparaît "fondamentalement inadapté pour répondre aux enjeux et aux besoins aussi bien de l'école que de la société".
La stratégie d'éducation numérique à l'école obligatoire vise à introduire plus de 31'000 tablettes ou ordinateurs personnels dans les classes fribourgeoises. Le déploiement s'étalera sur trois ans à compter de 2025. L'opération est d'envergure, dans la mesure où elle implique un investissement de 75,8 millions de francs.
Votation populaire
Au vu de la somme en jeu, les citoyens fribourgeois seront appelés à se prononcer dans le cadre d'un référendum obligatoire. Le projet a été présenté par Sylvie Bonvin-Sansonnens le 30 mars de l'année passée. Il doit être maintenant débattu au Grand Conseil.
Deux variantes sont proposées pour la prise en charge des coûts et de la gestion des équipements. Dans la première, l'Etat se charge de tout. Dans la seconde, les communes ont davantage de marge de manœuvre. Le budget global comprend 20,9 millions de francs pour les ressources humaines et 53,5 millions pour l'achat de matériel.
"Une stratégie qui ne répond pas aux besoins"
Interrogé dans Forum, Lionel Roche, secrétaire syndical au SSP Fribourg, estime que cette stratégie est inadaptée aux besoins de l'école. "Il y a une résistance très forte des enseignants parce qu'ils pensent que cette stratégie ne répond pas à la fonction première de l'école qui est de permettre aux jeunes d'acquérir des compétences fondamentales dans la compréhension de l'écrit, des mathématiques ou des sciences".
"Rien ne démontre qu'équiper massivement les élèves avec des outils numériques permette d'améliorer cette acquisition de compétences. Il faudrait plutôt privilégier l'humain et l'éducation analogique", fait valoir Lionel Roche.
lan avec ats