La fusée s'appelle Colibri. Si elle se destine à voler comme l'oiseau homonyme, elle est loin d'être aussi petite. L'engin de deux mètres est conçu pour réaliser un exploit: être capable de ratterrir en douceur après une minute de vol.
En plus d'une prouesse technique, c'est la réalisation d'un rêve d'adolescents. Julie, Jérémy et Simon sont amis depuis une décennie. Ils ont développé ensemble différentes fusées dans leurs maisons familiales avant de les faire voler dans les champs de la Gruyère.
Rejoints par Pierre et Lionel, les étudiants ont commencé par développer des petites fusées, avant que leur association et leurs véhicules grandissent. "On s'est dit qu'on aimerait bien faire ratterrir une fusée", explique Julie Böhning, une des co-fondatrice de Gruyère Space Program, vendredi dans le 12h45. "Pour cela, il faut faire un véhicule plus compliqué."
Une fusée équilibriste
Dans le cas de cette fusée qui ratterrit, une des difficultés est d’apprendre à l’appareil à rester en équilibre. Les étudiants testent donc les logiciels de pilotage sur un modèle de fusée miniature, surnommé micro-mouche.
"Chaque seconde, l'ordinateur calcule mille fois comment il doit orienter le moteur pour que la fusée reste droite", détaille Jérémy Marciacq, un autre co-fondateur de l'association. "Au final, il est tellement rapide qu'il arrive très bien à stabiliser la fusée."
Claude Nicollier impressionné
Les étudiants ont dévoilé publiquement leur fusée à l'EPFL jeudi soir. L'engin a suscité notamment l'admiration de Claude Nicollier, premier astronaute suisse dans l'espace. "La performance de toute l'équipe est vraiment ahurissante, c'est de l'ingénierie de haut niveau", a confié cet expert en la matière.
La fusée des étudiants ne sortira toutefois pas de notre atmosphère, son but étant surtout de tester les technologies d'atterrissage. Son premier vol devrait avoir lieu en Gruyère cet été.
Philéas Authier