Outre l’équipement des élèves des cycles d'orientation voulu par le Grand Conseil, le canton a choisi de prioriser la formation et l’accompagnement du corps enseignant. Pour remplir leurs missions, l’ensemble des enseignants et enseignantes, ainsi que les directions d’écoles seront équipés par le canton.
"Le numérique est un enjeu de société et l’évolution technologique avance rapidement. L’école doit en tenir compte", estime le Conseil d’Etat lundi dans un communiqué. "Les plans d’études ont été actualisés et intègrent désormais l’éducation numérique comme une discipline à part entière."
De fortes disparités actuelles
Si le canton de Fribourg bénéficie d’une expérience positive conduite dans les écoles germanophones depuis quatre ans, c’est désormais au tour des écoles francophones de mettre en oeuvre le volet numérique du Plan d’études romand (PER EdNum).
Les établissements scolaires du canton sont déjà bien équipés par les communes, mais présentent de fortes disparités de qualité et de niveau d’équipements, de support et d’infrastructures informatiques, ce qui crée des inégalités entre élèves, des failles de sécurité et des risques de gaspillage.
La gestion du matériel centralisée
Le Canton prendra ainsi à sa charge l’équipement informatique des élèves du secondaire I, ainsi que celui du corps enseignant et du personnel administratif cantonal de toute la scolarité obligatoire. L’équipement informatique des élèves du degré primaire reste à la charge des communes et sera éventuellement examiné lors du prochain DETTEC, soit le projet de désenchevêtrement des tâches entre l’Etat et les communes.
Pour l’acquisition et la gestion de ce matériel, la stratégie prévoit la création d’un portail d’acquisition cantonal unique, géré par l’Office cantonal du matériel scolaire.
Un projet de modification de loi relatif à la Stratégie EdNum sera prochainement transmis au Grand Conseil. Ce programme cadre étant soumis au référendum financier obligatoire, la population fribourgeoise sera ensuite invitée à se prononcer.
ats/juma
Le SSP opposé
Le 6 mars dernier, la branche fribourgeoise du Syndicat des services publics (SSP) avait déposé une pétition munie de 2242 signatures contre la stratégie d'éducation numérique de l'école obligatoire du canton de Fribourg.
La pétition invitait les députés du Grand Conseil à "demander à la Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC) de revoir son projet et d'associer le corps enseignant et les parents d'élèves à l'élaboration d'une stratégie EdNum qui prenne réellement en compte les aspects pédagogiques, sociaux et écologiques en jeu."
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Secrétaire syndical en charge de l'enseignement obligatoire et post-obligatoire au sein du SSP, Lionel Roche estime que la pétition "signée à deux tiers par des membres du corps enseignant, a ainsi produit quelques effets." Le budget a été réduit de 75,8 à 68,7 millions de francs sur 5 ans et le DFAC s'est engagé à mettre sur pied un groupe de travail dédié au développement durable et à la santé, en lien avec l'enseignement numérique.
Lionel Roche continue cependant de militer "contre un enseignement numérique au primaire et pour des achats de matériel qui ne devraient pas atteindre le nombre total d'élèves", afin de réaliser des économies.