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Le canton de Fribourg est confronté à une précarité croissante

Le canton de Fribourg connaît une précarité croissante. [KEYSTONE - Christof Schuerpf]
Le canton de Fribourg est confronté à une précarité croissante / Le Journal horaire / 22 sec. / le 10 novembre 2023
Le canton de Fribourg connaît une précarité croissante. Le taux de pauvreté stable de 2,2% masque des chiffres absolus en hausse, croissance démographique oblige. Une partie de la population exposée ne fait appel à aucun soutien, constate un rapport.

"La précarité cachée démontre l'importance d'un suivi régulier de la situation sociale", a relevé vendredi à Fribourg le conseiller d'Etat Philippe Demierre, en charge des affaires sociales. Il s'agit ensuite d'adapter les mesures et la nécessaire complémentarité entre associations de soutien aux plus démunis et institutions publiques.

"La pauvreté intègre un déficit dans le logement, la nourriture, la santé, la formation, le travail et les contacts sociaux", a-t-il dit. La référence de 2019 signale que tant le nombre de personnes que le nombre de ménages en situation de pauvreté ont augmenté depuis le précédent rapport, datant en 2016 et comprenant des données de 2011.

Risque imminent

"La pauvreté avance toutefois moins vite que la croissance démographique", a constaté Jean-Claude Simonet, chef de service au Service de l'action sociale. Au total, 6513 personnes sont concernées. Pour plus de 25'000 personnes, soit 8,5% de la population fribourgeoise, le risque de pauvreté est imminent.

La pandémie de Covid-19 et les autres crises - l'énergie et l'inflation - renforcent le phénomène. En 2019, le seuil de risque de pauvreté s'inscrivait à 2622 francs par mois pour une personne seule. Plus de la moitié des Fribourgeois à risque de pauvreté évoluait dans un ménage où la source de revenus provenait d'une activité professionnelle.

La présence d'un enfant dans un ménage constitue toujours un risque plus important pour les mères, celles-ci s'insérant plus difficilement sur le marché du travail.

Situation dissimulée

Le document constate encore que la pauvreté demeure une situation dissimulée, avec comme conséquence le non-recours à l'aide sociale. Cet "ultime filet" n'est ainsi pas toujours sollicité, en raison de craintes liées aux permis de séjour, au caractère remboursable de l'aide sociale et à la difficulté des démarches administratives.

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La pauvreté dissimulée à Fribourg concernait 1334 personnes, un nombre en hausse. Le rapport relève encore le rôle des associations. Celles-ci viennent soutenir des personnes ou des familles qui évoluent juste au-dessus du seuil de pauvreté, avec une fragilité pouvant surgir face à des dépenses imprévues.

La loi sur l'aide sociale sera révisée. Elle passera devant le Grand Conseil dans quelques mois. Le texte, qui sera présenté la semaine prochaine, devrait intégrer des nouveaux niveaux d'action évoqués dans le rapport. Comme la question de savoir comment mieux cerner les individus ne recourant pas à l'aide, alors qu'ils y ont droit.

Trois axes stratégiques apparaissent pour la suite: veiller aux évolutions, assurer les liaisons entre la situation de pauvreté et les prestations ainsi que consolider le dispositif actuel de soutien.

ats/edel

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