Avec ses 400'000 visiteurs par année, le musée du chocolat fait partie du trio de tête des sites les plus visités de Suisse. Il pourrait bientôt ne plus appartenir directement au géant de l'agroalimentaire, qui détient le chocolatier Cailler depuis 1928.
Nestlé l'a annoncé cette semaine aux employés de l'établissement: la multinationale souhaite vendre cette vitrine de la marque Cailler à des investisseurs locaux. Selon des informations de la RTS, la nouvelle leur a été annoncée mardi soir lors d'une visite en personne du directeur général de Nestlé Eugenio Simioni.
Nouvelle attraction ambitieuse
Les lieux seront vendus à un groupe d'investisseurs fribourgeois, la société Jogne Invest. C'est déjà avec elle que Nestlé a conclu l'an dernier un accord pour un méga projet: la construction d'un nouveau parc du chocolat autour des lieux actuels dès la fin de l'année 2025.
>> Lire à ce sujet : Un parc du chocolat à 80 millions de francs prévu fin 2025 à Broc (FR)
"C'est une société qui a été créée pour ce projet, par des passionnés de la marque Cailler et du site de Broc. Ils avaient envie de voir se développer ce site et l'emmener vers les 200 prochaines années", a expliqué vendredi dans l'émission Forum l'instigateur de ce futur nouveau parc du chocolat Olivier Quillet, qui en est aujourd'hui le directeur au sein de Nestlé. Ce lieu "va devenir, j'espère, l'une des plus belles attractions touristiques de Suisse, et même d'Europe!", se réjouit-il. A terme, le site ambitionne d'attirer un million de visiteurs par année.
Volet touristique aux mains d'une entité unique
Contactée par la RTS, la multinationale de Vevey dit vouloir concentrer ses forces sur le côté industriel, c'est-à-dire la production de chocolat dans l'usine du chocolatier Cailler, son coeur de compétence. Elle va d'ailleurs investir 9 millions de francs supplémentaires dans des lignes de production.
Le groupe souligne aussi que le projet de futur parc dédié au chocolat, devisé à 200 millions de francs, est ambitieux, tant au niveau du développement, de la construction que de la future phase d’exploitation. C'est la raison pour laquelle Nestlé estime judicieux qu'une seule et même entité conduise le volet touristique des lieux.
Une "chance inédite" de développement
La vente de la Maison Cailler sera toutefois soumise à deux conditions: il faut d'abord que la société Jogne Invest obtienne le permis de construire auprès du canton de Fribourg. Ensuite et surtout, elle devra amener les fonds promis. La société s'est en effet engagée à rassembler, dans un premier temps, 80 millions de francs.
"Je suis confiant. On a déjà un coeur de soutiens auprès de familles et d'individus essentiellement gruyériens, fribourgeois et de la région lémanique", avance Olivier Quillet, qui évoque aussi d'autres investisseurs en attente des premières autorisations.
Du côté de certains salariés du musée, ce changement possible de propriétaire cause une certaine crainte. Mais tant Nestlé que la société fribourgeoise Jogne Invest se veulent rassurants: il n'y a pas de suppressions de postes envisagées. Cette vente représentera au contraire, selon Nestlé, "une chance inédite pour les employés d’être au cœur du développement de ce projet de parc unique en son genre".
Sujet radio: Mehdi Piccand
Adaptation web: Vincent Cherpillod
Plan d'aménagement en mains du canton
La commune de Broc a transmis le plan d’aménagement de détail (PAD) à l’Etat de Fribourg.
Les services compétents procèdent à l’examen préalable du dossier, qui inclut des études relatives à la mobilité et à l'environnement, a indiqué vendredi l’Association Gruyère-Chocolat. Une fois l'examen accompli, il reviendra à la commune gruérienne de mettre le PAD à l’enquête publique, dès le printemps 2024.
En parallèle, le Groupe E, dont la centrale hydroélectrique de Broc est une voisine immédiate du parc, a développé un concept énergétique pour le site. Ce concept prévoit que le parc puisse fonctionner avec des énergies à 100% locales et renouvelables, précise le communiqué.