L'objectif vise à informer les personnes à risque de pauvreté sur leurs droits aux prestations sociales et à les accompagner dans leurs démarches, a résumé vendredi devant la presse le conseiller d'Etat Philippe Demierre. Le constat corrobore le rapport sur la situation sociale et la pauvreté, présenté en novembre.
La mesure temporaire, jusqu'à fin mars 2025, est instaurée, avec un soutien étatique de 250'000 francs, pour intensifier le travail de terrain. L'action de "prévention" doit permettre d'améliorer le sort de personnes qui butent contre la barrière de la numérisation et de la complexité croissante pour accomplir les démarches.
Offre complémentaire
Le besoin de soutien survient alors même que le recours à l'aide sociale publique a diminué depuis 2019, après la phase de Covid-19, qui avait pourtant dégradé la situation. L'offre présentée vendredi ne consiste pas en un doublon, mais en une complémentarité, a précisé Jean-Claude Simonet, chef du Service de l'action sociale.
"C'est une situation qui nous préoccupe", a détaillé le ministre de la santé et des affaires sociales. "Il nous tient à coeur que cela change". Ce d'autant plus qu'une partie des personnes concernées ne fait appel à aucun soutien, malgré leur détresse financière et sociale, dans un contexte où le sentiment d'isolement croît.
Risque de pauvreté
Les consultations de liaison prévues par Caritas permettront de mieux connaître et anticiper le risque de non-recours aux prestations. Le projet, avec son coût total de 371'000 francs, marque un prolongement des activités de l'association, comme les épiceries, et fait appel à son expertise du domaine.
Le taux de pauvreté dans le canton s'élève à 2,2%. Au total, 6513 personnes, ou 4056 ménages, se trouvent dans une situation de pauvreté. Pour plus de 25'000 individus, soit 8% de la population fribourgeoise, le risque de pauvreté est "imminent", renforcé par le Covid-19 mais aussi par d'autres crises, comme celle liée à l'inflation.
ats/fgn