L'initiative constitutionnelle a été repoussée par 62,77% des voix, alors que le contre-projet recueillait de 68,37% de oui. A la question subsidiaire posée en cas de double acceptation, les citoyens ont répondu à hauteur de 67,36% en faveur du contre-projet. Le taux de participation se situe aux alentours de 42,77%.
Le contre-projet propose sept mesures devant assurer une offre "adéquate" sur tout le territoire: numéro unique santé, centres de santé et permanences, renforcement du 144, chaîne de secours, prise en charge égalitaire des transports en ambulance, meilleure offre pour les germanophones et entité de coordination au sein de l'Etat.
L'initiative a été lancée par un mouvement de citoyens mécontents de la nouvelle orientation des hôpitaux de districts. Elle demandait la réouverture de services permanents des urgences à Riaz, en Gruyère, et à Tavel, en Singine.
Conseil d'Etat soulagé
Le gouvernement fribourgeois s'est montré très soulagé devant la presse. "C'est une pleine satisfaction", a relevé le ministre de la santé Philippe Demierre. Un comité de pilotage va maintenant définir un projet pour chaque mesure du contre-projet avec un calendrier.
Au-delà du soutien apporté par les Fribourgeois à leur hôpital, il s'agit d'avancer, a ajouté Philippe Demierre, en évoquant l'assainissement financier de l'HFR. L'établissement a reçu un "clair signe de confiance", s'est réjoui son collègue Jean-François Steiert, en charge des infrastructures et administrateur de l'HFR.
"C'est un défi pour nous", a complété Jean-François Steiert. Les Fribourgeois ont aussi plébiscité, à près de 80%, le décret de 175 millions de francs concernant l'avenir de l'HFR. Le paquet comprend un cautionnement de 105 millions pour les investissements jusqu'en 2026 et un prêt de 70 millions pour étudier un futur site.
Inititiants déçus
Du côté des perdants, la déception était de rigueur. "L'HFR est une affaire qui va continuer à faire débat. Le démantèlement des prestations est en cours, et il y a du souci à se faire", a constaté le députés vert'libéral Daniel Savary, membre du comité d’initiative, cité par La Liberté.
Les initiants ont fait part notamment de leur satisfaction du résultat de Bulle, où leur texte a recueilli 49,88% de soutien. "Un presque oui", a noté Daniel Savary. A leurs yeux, le contre-projet, soutenu par ailleurs par tous les acteurs du secteur, ne propose que des "mesurettes".
Vision globale
Au contraire, ses auteurs estiment qu'il offre une vision globale et une réponse hospitalière avec une prise en charge partout, "rapide, sûre et de qualité", pour un coût annuel de 7,2 millions de francs. L'idée de réseau est mise en exergue entre l'hôpital et les partenaires, à savoir les médecins de famille et les ambulanciers.
Selon le Conseil d'Etat, l'initiative, qui a recueilli près de 10'500 signatures valables, fait fi du contexte actuel, à savoir les défis financiers, la pénurie de personnel et le vieillissement. La campagne en faveur du contre-projet a insisté sur le fait que l'initiative H24 mettrait les Fribourgeois en danger.
En effet, la création d'un service d'urgences exige la présence d'un plateau technique complet ainsi que de services hospitaliers de médecine interne et de chirurgie dotés de spécialistes 24/24. Le plateau intègre soins intensifs, bloc opératoire, laboratoire et radiologie.
D'après le gouvernement, l'initiative aurait impliqué un investissement de 34 millions de francs et un coût d'exploitation de 13 millions par an. Des montants que les initiants ont qualifiés de surfaits. En résumé, le Conseil d'Etat comme les députés ont jugé d'emblée l'initiative "irréalisable" dès son aboutissement.
nr avec l'ats
Décret de 175 millions pour l'HFR plébiscité
Les Fribourgeois ont plébiscité dimanche, à près de 80%, le décret de 175 millions de francs concernant l'avenir de l'Hôpital fribourgeois (HFR). Le paquet comprend un cautionnement de 105 millions pour les investissements jusqu'en 2026 et un prêt de 70 millions pour étudier un futur site.
Soumis au référendum obligatoire, l'objet a passé la rampe par 79,64% des voix. Le taux de participation a atteint 42,45%. Durant la campagne, le décret a été moins discuté que l'initiative sur les urgences, rejetée au profit du contre-projet des autorités. Il avait été accepté le 6 février devant le Grand Conseil par 99 voix contre 3.