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L'arrivée de Rolex à Bulle, une métamorphose complexe à gérer pour la ville

L'arrivée de Rolex à Bulle, une métamorphose complexe à gérer pour la ville. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Les défis du nouveau site de Rolex à Bulle / La Matinale / 2 min. / le 3 avril 2024
A Bulle, Rolex a déjà commencé à engager les premiers des plus de 2000 employés que l'horloger veut recruter en Gruyère. Logement, formation, main d'oeuvre ou encore mobilité: accueillir Rolex a été une fête, c'est maintenant aussi un casse-tête.

L'arrivée de Rolex à Bulle va chambouler beaucoup d'aspects de la ville fribourgeoise, à commencer par la mobilité. Le géant de l'horlogerie s'est fixé l'objectif de 1200 places de parc pour plus de 2000 employés.

Ces efforts ont été reconnus jusqu'à l'ATE, l'association transport et environnement. Mais ces voitures vont tout de même charger les axes routiers jusqu'au site de Rolex, en particulier la sortie d'autoroute, déjà très sollicitée.

"On va devoir faire quelque chose sur cette sortie d'autoroute", a expliqué mercredi dans La Matinale Marie-France Roth Pasquier, conseillère communale bulloise en charge de la mobilité. "Par contre, je ne peux pas dire que l'OFROU nous a promis une deuxième sortie d'autoroute, parce que ce ne sera pas le cas, en tout cas dans les vingt ans qui viennent. Pour le moment, ce n'est pas dans les plans de la Confédération."

Covoiturage, transports publics et mobilité douce

Les employés qui ne trouveront pas de place de parc devront trouver d'autres solutions, comme le covoiturage ou les transports publics. Une ligne de bus sera dédoublée. La ville projette aussi une piste partagée pour les vélos et les piétons.

Mais pour Marie-France Roth Pasquier, il va surtout falloir changer certaines habitudes, comme celle de se rendre au travail seul dans sa voiture. "On a constaté que si les employés des entreprises venaient à plusieurs par voiture, on n'aurait plus de soucis sur notre sortie d'autoroute ou sur la voie de contournement", remarque-t-elle.

"Mais c'est clair que ça prend un peu de temps. C'est aussi un travail que l'on doit faire en commun entre la Ville et les entreprises. Il faut qu'elles puissent comprendre que si elles veulent pouvoir amener leurs employés jusqu'au travail, il faut que des efforts soient faits des deux côtés."

Les autorités bulloises doivent maintenant concrétiser les discussions avec Berne pour trouver des solutions à la sortie d'autoroute. La Ville devra aussi convaincre les propriétaires des abords des routes de vendre un bout de terrain pour dérouler la piste cyclable et piétonne.

La question de la main d'oeuvre

L'arrivée de Rolex aura aussi impact sur le marché de l'emploi de la région. Si les premières montres sortiront du site de Bulle en 2029, l'horloger a déjà commencé à engager les premiers des plus de 2000 employés qu'il veut recruter en Gruyère.

Certaines entreprises de la région craignent de ne plus trouver d'employés. Mais pour le responsable de la promotion économique fribourgeoise Jerry Krattiger, elles peuvent se rassurer: "Il y a aussi certaines personnes qui sont beaucoup plus à l'aise dans des PME ou dans des petites structures. Et finalement, c'est aussi le travail des entrepreneurs et des responsables RH de faire en sorte que des conditions attractives soient proposées, de sorte à rester compétitif", explique Jerry Krattiger dans La Matinale.

Il poursuit: "Le fait d'avoir une augmentation de la population de 25% ces dernières années, le fait d'avoir une densité estudiantine en ville de Fribourg d'environ 10'000 personnes pour une population de 40'000, ça vous donne un bassin de recrutement qui est extrêmement attractif et compétitif."

Un deuxième collège

La ville de Bulle, dont la démographie était gallopante bien avant l'annonce de l'arrivée de Rolex, a dans ses plans l'ouverture de trois écoles primaires et d'un CO. Le secondaire 2 doit aussi accueillir d'ici la prochaine décennie 6 à 700 élèves de plus. Pour le recteur du collège du Sud Thierry Maire, la construction d'un deuxième collège doit arriver au plus vite.

"La construction de ce deuxième collège était déjà nécessaire avant l'arrivée de Rolex, mais elle est d'autant plus urgente avec cette perspective. On devrait arriver dans les mois qui viennent avec un dossier très concret pour démarrer le processus parlementaire, avec aussi les études qui sont nécessaires."

Muriel Ballaman/asch

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