L’ancien directeur du CO de la Tour-de-Trême Frédéric Ducrest a été renvoyé avec effet immédiat, un événement rare. Samedi, dans le 19h30 de la RTS, il attribue ce renvoi à des divergences avec sa hiérarchie, notamment sur l’orientation pédagogique choisie par le canton.
"On a une difficulté à vouloir mettre en avant le travail et l’exigence, les évaluations doivent être le moins nombreuses possibles, on craint toujours de stresser, à la longue, on diminue vraiment la capacité de l’élève d’acquérir les fondamentaux", explique-t-il.
Un grand nombre d’enseignants du CO soutiennent fermement la vision de l’ancien directeur et ils ont même envisagé un débrayage en signe de solidarité. Cependant, cette vision a été critiquée par des parents d’élèves qui, selon la RTS, se sont plaints de ses méthodes perçues comme trop élitistes et autoritaires.
La position du canton
La direction cantonale de la formation et des affaires culturelles du canton de Fribourg considère que l’ancien directeur du CO a franchi une limite en informant ses collaborateurs de la demande d’un réexamen d’un avertissement à son encontre.
"Monsieur Ducret a choisi de donner un caractère public à cette affaire personnelle en convoquant une sorte de tribunal populaire, en sélectionnant des données et en déviant le débat vers un prétendu musellement des enseignant-e-s", écrit-elle à la RTS.
Des députés s'emparent de l'affaire
Cette affaire a attiré l’attention du monde politique sur la gestion globale du service d’enseignement obligatoire de langue française à Fribourg, conduisant des députés à solliciter et obtenir un audit.
"J’ai eu de nombreux contacts avec les enseignants du canton, qui m’ont exprimé leurs inquiétudes et les tensions existantes avec leur hiérarchie", déclare le député socialiste Grégoire Kubski.
Brice Repond, député PVL, confirme que les témoignages convergent tous vers une situation manifestement malsaine.
Sujet TV: Maurice Doucas
Adaptation web: Miroslav Mares