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Les députés fribourgeois votent 175 millions de francs pour l'HFR

Un nouvel Hôpital cantonal pour Fribourg? Le peuple devra se prononcer cette année.
Un nouvel Hôpital cantonal pour Fribourg? Le peuple devra se prononcer cette année. / 19h30 / 2 min. / le 6 février 2024
Les députés fribourgeois ont voté mardi un décret de 175 millions en faveur de l'Hôpital fribourgeois (HFR), en difficulté. Le paquet comprend un cautionnement de 105 millions pour les investissements jusqu'en 2025 et un prêt de 70 millions pour étudier un futur site.

Au final, le décret a été avalisé par 99 voix contre 3, sans abstention. Le centriste Bruno Boschung a évoqué la nécessité d'une "grande bouteille d'oxygène". Il faut prodiguer à l'HFR un "véritable remède et non un pansement", a dit son collègue PS Elias Moussa. Le mauvais état de l'infrastructure a été mis en exergue.

La version du Conseil d'Etat a passé la rampe de justesse contre la version "bis" de la commission ad hoc. Celle-ci voulait scinder en deux les 105 millions du cautionnement, avec déjà une somme de 39,35 millions qui serait allée, comme contribution non remboursable, en faveur des centres de santé et du système d'information clinique.

Nouvel hôpital

Le solde de 65,65 millions de francs aurait consisté pour sa part en un cautionnement pour garantir les autres investissements. En deuxième lecture, le choix du Conseil d'Etat l'a emporté par 55 voix contre 45 et 3 abstentions, à la satisfaction du ministre de la santé Philippe Demierre, qui défendait la position de l'exécutif.

L'amendement de la commission ad hoc d'accorder un prêt sans intérêts a été accepté facilement. Il en coûtera à l'Etat entre 1 et 1,5 million de francs par an, a précisé Philippe Demierre. Les 70 millions serviront à financer des études en vue de la construction d'un nouveau bâtiment proche du site actuel de Villars-sur-Glâne.

Pour l'heure, la perspective est fixée au-delà de 2030, avec un montant de réalisation supérieur au demi-milliard de francs. Sur le plan comptable, l’HFR a essuyé une première perte de 7 millions de francs en 2016. Ensuite, l'établissement a continué à creuser ses déficits, oscillant entre 12 et 15 millions par an.

Pertes cumulées

Au final, il a cumulé des pertes de 59 millions jusqu’à fin 2022. Le montant dépasse de 4 millions le seuil de 3% du total des charges d’exploitation annuelles, fixé dans la loi et au-delà duquel l'HFR doit agir pour couvrir le dépassement sur une période de trois exercices. D'où la situation alarmante dénoncée par les députés.

"L'hôpital fribourgeois risque de ne plus être en mesure d'accomplir sa mission et de déployer sa stratégie 2030", a averti Philippe Demierre lors du débat d'entrée en matière. La faute à un manque de liquidités chronique depuis l'entrée en vigueur du nouveau financement hospitalier en 2012.

"La situation est préoccupante", a encore admis le conseiller d'Etat. Selon lui, la première aide votée mardi doit bénéficier à tous les Fribourgeois. Elle permettra de disposer d’un hôpital cantonal fort répondant aux besoins de la population retenus dans la planification hospitalière cantonale.

Votation le 9 juin

Au vu des montants en jeu, le projet sera soumis au référendum financier obligatoire. Le 9 juin, le peuple devra donc se prononcer sur cet objet ainsi que choisir entre l'initiative constitutionnelle "Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité" et son contre-projet préparé par le Conseil d'Etat et le Grand Conseil (voir ci-dessous).

ats/miro

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Contre-projet à l'initiative pour des urgences 24h/24 débattu

Les députés fribourgeois ont débattu mardi du décret concernant le contre-projet à l'initiative constitutionnelle "Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité". Le paquet, avec le cautionnement et le prêt à l'Hôpital fribourgeois (HFR), passera en votation le 9 juin.

Le décret sera voté mercredi au terme d'une deuxième lecture. Le débat d'entrée en matière a suscité de nombreuses interventions, qui toutes ont reconnu la difficulté d'appliquer l'initiative. Celle-ci a au moins le mérite d'obliger à une discussion sur le sujet, ont relevé certains députés, à l'image du Vert Nicolas Pasquier.

"Le contre-projet renforce le système hospitalier fribourgeois", a indiqué la présidente de la commission ad hoc Anne Meyer Loetscher. Le texte prévoit un soutien financier supplémentaire du canton pour assurer une prise en charge sanitaire "équitable et de qualité à la population", a rappelé le conseiller d'Etat Philippe Demierre.

>> Voir aussi le sujet de Forum :

Une initiative demande l’ouverture des urgences 24h sur 24h à Fribourg (vidéo)
Une initiative demande l’ouverture des urgences 24h sur 24h à Fribourg (vidéo) / Forum / 2 min. / le 6 février 2024

Coût de 7,2 millions

Le coût du contre-projet est estimé à 7,2 millions de francs par an, a précisé le ministre de la santé. Le canton prendra aussi en charge l’entier des coûts des mesures visant l’équité entre les régions concernant les interventions ambulancières ainsi que les coûts de l’amélioration de la chaîne des secours pour les urgences vitales.

Le texte prévoit également un système de soins intégré et coordonné capable de répondre avec la plus haute qualité à toutes les situations d'urgence. Il comprend encore un renforcement de la médecine communautaire avec un réseau de centres de santé, permanences et maisons de garde, répartis sur le territoire.

L'initiative n'a pas reçu de soutien. Sa mise en œuvre nécessiterait un investissement compris entre 35 et 40 millions de francs et un coût d’exploitation annuelle entre 11 et 13 millions. "Tout en mettant en jeu la sécurité de la population fribourgeoise et la qualité de la prise en charge", avait averti l'exécutif en novembre.