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Parmi les profs fribourgeois, ceux qui sont à temps partiel font le plus d'heures supplémentaires

Pourquoi les enseignants qui commettent des fautes graves envers leurs élèves ne sont-ils pas licenciés? [Keystone - Valentin Flauraud]
Une enquête fribourgeoise révèle que les enseignants travaillant à taux bas font plus d’heures supplémentaires / Le 12h30 / 1 min. / le 9 septembre 2024
Les enseignants et enseignantes fribourgeois sont globalement satisfaits de leur profession, relève une enquête publiée lundi. Leurs heures de travail effectives sont conformes à leur contrat, sauf pour les professeurs engagés à temps partiel: ces derniers signalent faire des heures supplémentaires.

Lancée début 2023, cette vaste enquête fribourgeoise sur le temps de travail des enseignants et enseignantes a connu un vif succès, avec un taux de participation de près de 85% [lire encadré]. "C'est la première fois qu'une enquête de cette envergure est organisée", s'est réjouie la conseillère d'Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens. "L'exercice donne une photographie de la charge de travail des enseignants, dans le but d'apporter des correctifs", a précisé la ministre chargée de la Formation.

>> Relire : Une enquête pour évaluer le temps de travail des enseignants lancée à Fribourg

L'enquête révèle d'abord qu'une majorité des enseignants sont satisfaits de leur métier, tous degrés d'enseignement et tous taux d'activité confondus. Sur une échelle de notation de 1 (insatisfait) à 10 (très satisfait), 78% d'entre eux ont en effet donné une note égale ou supérieure à 7.

Plusieurs facteurs de stress ont néanmoins été pointés du doigt. Ils sont liés au comportement des élèves, à l'enseignement à visée inclusive ou à la charge administrative.

Des heures bien réparties

Les résultats de ce grand sondage montrent aussi que les enseignants à plein temps travaillent conformément ("très légèrement" moins, précise l'étude) au nombre d'heures annuelles (1900) définies dans leur contrat.

Troisième constat: la répartition du temps de travail annuel par domaine d'activité est majoritairement en accord avec ce qui a été défini réglementairement il y a 20 ans: 80 à 85% pour l'enseignement, 5 à 10% pour le suivi des élèves, 5 à 10% pour le fonctionnement de l'école et 3 à 5% pour la formation continue, qui est obligatoire.

209 heures supplémentaires

Enfin, il apparaît que des heures supplémentaires sont signalées par les enseignants à temps partiel. Si l'ancienneté et le degré d'enseignement jouent un rôle dans le nombre d'heures supplémentaires, le facteur déterminant est à chercher du côté du taux d'activité: plus il est faible, plus le nombre d'heures supplémentaires indiqué lors de l'enquête est élevé. Les personnes engagées à 40% ou moins sont particulièrement touchées.

Les 1242 enseignants à temps partiel ont ainsi fait part de 209 heures supplémentaires en moyenne par an. Les enseignants spécialisés en effectuent en outre moins que les généralistes.

>> Lire aussi : Les enseignants romands effectuent 2% d'heures supplémentaires par an

Des données à affiner

"Les informations quantitatives doivent maintenant être complétées par des données qualitatives", a indiqué Michel Perriard, secrétaire général de la Direction de la formation et des affaires culturelles, avec une considération plus fine. L'entrée dans la profession devra aussi faire l'objet d'un approfondissement, de même que l'organisation pour les temps partiels.

Ce travail qualitatif se réalisera en collaboration avec des enseignants, des directions d’école et des représentants des associations et syndicats d’enseignants. "L'idée est de bien avancer d'ici à l'été prochain", poursuit Michel Perriard. Les facteurs de stress mentionnés par les sondés seront également approfondis.

L’optimisation des heures consacrées au domaine du "fonctionnement de l’école" et la clarification de ce qui relève d’un engagement personnel dans le métier et d’une contrainte de l’employeur figurent parmi les mesures à analyser.

ats/vic/mb

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Méthodologie

L'enquête a été réalisée par la société Ecoplan, basée à Berne et Altdorf, active dans la recherche et le conseil en économie et politique.

Chaque semaine de l'année 2023, 93 enseignants différents ont été invités à remplir un questionnaire en ligne, soit 4842 personnes au total.

Au final, 4100 réponses qui sont revenues (84,7%). "La photographie est donc représentative", estime la conseillère d'Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens.