Sur les hauts d’Albeuve en Gruyère, c’est un décor de carte postale, mais avec une ombre au tableau: un manque d’eau chronique.
"Depuis 2013, presque chaque deux à trois ans, on a eu des problèmes d'eau", indique Jean-Luc Delabays, de l'alpage de la Théraulaz du Milieu, dans le 19h30 jeudi. La raison? L'exposition plein sud qui fait fondre la neige, avance-t-il.
Nouvelles installations de stockage
Résultat, en 2021, les propriétaires des alpages environnants ont installé trois nouvelles citernes, permettant de stocker 270'000 litres d’eau. De quoi tripler leur réserve. Comme souvent sur les alpages fribourgeois, le problème n'est pas le manque d’eau à proprement parler, mais son stockage.
"Sur l’année, la quantité d’eau est relativement stable, voire en augmentation pour certaines périodes. Par contre, en été, il y a un manque d’eau qui se fait sentir. Il faut prévoir, stocker suffisamment d’eau pour en disposer en suffisance", constate Frédéric Ménétrey, secrétaire général de la Société d’économie d’alpestre.
Plus de la moitié des alpages en difficulté
Selon un sondage réalisé par la Société fribourgeoise d’économie alpestre, plus de la moitié des alpages rencontrent des difficultés liées à l’eau.
C’est le cas aussi sur les hauteurs de Broc. La commune, propriétaire d'un alpage, va construire une citerne de 60'000 litres en plus des deux cuves déjà existantes. La sécheresse de 2022 a été le déclic, note Denis Rime, conseiller communal.
"En 2022, on a pris sur nos réserves des deux citernes et, fin juillet, l’alpage était en manque d’eau et on a dû héliporter 60'000 litres", indique-t-il.
Une solution coûteuse qui n’est pas viable à l’avenir avec la multiplication des sécheresses en été. Un défi de taille pour les quelque 1400 alpages du canton de Fribourg.
Sujet tv: Hannah Schlaepfer
Adaptation web: juma