Après une enfance paysanne à Châtel-Saint-Denis et à l'alpage, Raoul Colliard a fait ses humanités à l'Ecole de commerce de Lausanne. "Une rareté pour un paysan à l'époque, qui plus est un Dzodzet", racontait-il lors d'un entretien à Keystone-ATS.
Par la suite, l'homme a endossé plusieurs casquettes, dont celle de directeur d'école de ski des Paccots, de tenancier et bien sûr d'armailli. Connu jusqu'au Canada pour sa fondue, le patron du Tsalé et de la buvette de la Saletta a été bercé toute sa vie par les souvenirs de la Fête des vignerons.
Vaches, cortèges et fromages
Son grand-père, Robert, qui fut une figure de la région et conseiller national, y a chanté le Ranz de vaches en 1927. En 1955, il était maître armailli, alors que son petit-fils âgé alors de 14 ans y menait une vache. Son père a pris le relais en 1977, tandis qu'il était engagé comme cavalier d'honneur.
Raoul Colliard est devenu à son tour maître armailli en 1999, supervisant le cortège, les écuries, la traite, la confection du fromage. En 2019, il conseille le metteur en scène Daniel Finzi Pasca pour les bredzons (costumes) des armaillis et pour ceux des chanteurs du Ranz des vaches. Lors des 20 représentations, il jouera le rôle de l’Armailli 1819 (date d'entrée des armaillis dans la Fête).
Hommage de la Confrérie
Au nom de la Confrérie des vignerons et des amoureux de la Fête, Nicolas Gehrig, nouvel abbé-président, a rendu hommage à un "homme exceptionnel", qui avait tissé des "liens très forts" avec la manifestation et que "tous les figurants portaient dans leur cœur". "Bien que personnage très connu, l'homme incarnait la simplicité de la terre", a-t-il déclaré.
Star de la dernière Fête, le Fribourgeois a fait preuve d'un engagement extraordinaire. Il a joué l'Armailli 1819 comme "jamais personne n'aurait pu le faire, symbolisant la filiation sur l'immense scène au côté de la petite Julie", a encore salué l'abbé-président.
ats/juma