Un local d'injection dédié à la consommation sécurisée de drogues ouvrira à Fribourg
Le local accueillera une salle mixte d'injection et de sniff et une autre d'inhalation. L'espace de consommation sécurisé vise à offrir un encadrement sanitaire aux consommateurs et consommatrices de drogues. Il doit notamment permettre de diminuer les risques pour la santé.
D'autres villes en Suisse disposent déjà de ce type de structures. Il s'agit du cinquième local d'injection au niveau romand et du quatorzième à l'échelle suisse, le premier ayant ouvert il y a presque 40 ans à Berne.
Pour Nicolas Dietrich, délégué cantonal aux questions liées aux addictions, Fribourg ne comptait pas d'établissement de ce genre en raison d'un "contexte relativement favorable" dans le canton, qui n'a pas connu de scènes ouvertes de consommation avec des problèmes dans l'espace public.
"Nous avons néanmoins toujours eu des consommateurs qui s'injectaient ou inhalaient [de la drogue] et pour lesquels nous avions un projet de créer un espace comme celui-ci depuis quelques années", précise-t-il mardi dans La Matinale de la RTS.
Plus d'inhalations et de sniffs
La consommation de drogues diffère selon les époques. Si l'héroïne et la cocaïne sont traditionnellement consommées, il y a actuellement dans le canton de Fribourg une baisse de l'héroïne et une augmentation de la cocaïne, constate Nicolas Dietrich. "Il y a aussi des consommations de médicaments qui s'échangent et se vendent au marché noir."
Le délégué fait par ailleurs état d'une plus grande consommation par inhalation et par sniff que par injection, dont la pratique est en baisse.
Information à la population
"Toutes les mesures possibles ont été anticipées et vont être réalisées" pour le voisinage du futur local d'injection situé à la route des Arsenaux 16, près de la gare de Fribourg, assure la conseillère communale Mirjam Ballmer.
Une séance d'information doit notamment avoir lieu le 24 juin afin d'expliquer à la population le fonctionnement du nouvel espace.
"Les gens ont parfois une fausse idée de ce genre de structure. Il est important de pouvoir montrer une image réaliste et que les spécialistes puissent répondre aux questions", souligne Mirjam Ballmer.
Muriel Ballaman/iar