Un parc solaire pourrait voir le jour au-dessus de la route de contournement de Bulle
La surface est estimée à 89'000 mètres carrés, avec aussi des panneaux installés de part et d’autre des talus de la tranchée routière.
Une production de 15 GWh d’électricité, destinée à la consommation locale, est envisagée, indique la Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l'environnement. Celle-ci a donné son feu vert à Gruyère Energie SA (GESA) pour ce "projet pilote".
Le projet s’inscrit dans la ligne de la stratégie du Conseil d’Etat fribourgeois et de GESA en matière de transition énergétique, précise l'administration cantonale.
Une situation adéquate
"C'est important d'exploiter toutes les sources d'énergies renouvelables", souligne vendredi dans le 19h30 Claude Thürler, le directeur général de GESA. "La configuration de la route de contournement de Bulle est adéquate, car elle est un peu enterrée, ce qui permet d'avoir peu d'impact visuel", relève-t-il.
L'installation prévue doit dans un premier temps faire l’objet d’une étude de faisabilité approfondie. Ensuite, un plan financier devra être établi, voire un avant-projet, ce qui permettra de déterminer les modalités de l’octroi d’un droit de superficie.
Des projets complexes
Laurent Jospin estime que l'installation de panneaux solaires au-dessus des chaussées vaut la peine. Le directeur de la start-up EnergyPier, à l'origine du projet de couverture de l'autoroute A9 à hauteur de Fully (VS) sur 1,6 km, estime même qu'on pourrait utiliser près de 30% des routes nationales. "N'importe quel constructeur peut imaginer une solution fiable. Il suffit juste de réussir à la construire sans impacter le trafic et garder des coûts de construction raisonnables", assure l'entrepreneur.
Christophe Ballif, professeur à l'EPFL, avertit de son côté que ces projets sont d'une grande complexité: "Ces constructions sont relativement lourdes et coûteuses, d'un point de vue financier et énergétique. Le deuxième défi est l'aspect réglementaire. Qu'a-t-on le droit de faire par rapport aux aspects sécuritaires, aux incendies, etc. Le troisième défi est le coût du courant généré. Qu'on puisse l'utiliser sur place ou qu'on le vende au prix de gros, le projet pourra être rentable ou non", développe celui qui dirige également le Centre d’énergie durable du Centre suisse d'électronique et de microtechnique.
Les promoteurs du projet valaisan espèrent une mise à l’enquête publique d'ici la fin de l’année. A Bulle, une première phase devrait débuter à l’horizon 2025.
Sujet TV: Hannah Schlaepfer
Texte web: Antoine Michel avec ats