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Le budget 2013 du canton de Fribourg sous la loupe du Grand Conseil

Georges Godel, directeur des Finances fribourgeoises. [Jean-Christophe Bott - Keystone]
Georges Godel, directeur des Finances fribourgeoises. - [Jean-Christophe Bott - Keystone]
Les députés fribourgeois ont accepté l'entrée en matière sur le budget 2013. Sans la fortune du canton, des chiffres rouges se seraient affichés, pour la première fois depuis longtemps.

Le Grand Conseil fribourgeois a commencé mardi l'examen du budget 2013. Constitution oblige, il est en équilibre. Il affiche un modeste bénéfice de 0,5 million pour un total de charges de 3,2 milliards. Mais ce résultat n'a été possible qu'en puisant 38 millions dans la fortune.

Le débat d'entrée en matière s'est déroulé sereinement: les députés avaient eu le temps d'encaisser le choc d'une situation financière cantonale moins favorable que par le passé. Le directeur des finances Georges Godel avait lancé un cri d'alarme avant les vacances d'été pour avertir de la nécessité de resserrer les boulons pour 2013 et de prévoir un programme de redressement pour la suite de la législature.

Ces déclarations avaient pas mal échauffé les esprits. Depuis, ces derniers se sont calmés. "Nous avons dû admettre en commission que le cri d'alarme était justifié et qu'il fallait prendre des mesures au budget 2013 déjà", a dit le rapporteur général Bruno Boschung (PDC).

Fortune à la rescousse

Vu que le canton de Fribourg est un des seuls en Suisse à disposer d'une fortune, qui plus est supérieure à 850 millions de francs, il n'y avait pas 46 solutions pour trouver l'équilibre budgétaire. Il était illusoire de vouloir passer par une hausse d'impôts, à coup sûr refusée par le plénum ou par le peuple en cas de référendum, a expliqué M.Godel.

Pas question non plus de tailler dans le gras et diminuer les prestations. Le recours à la fortune était donc appropriée, mais une telle démarche ne saurait s'installer dans la durée, a insisté le grand argentier.

Le PDC a soutenu son ministre. Mais il ne renonce pas pour autant à une nouvelle baisse fiscale dans le futur. "La concurrence intercantonale va se durcir en la matière", a mis en garde Jean-Pierre Siggen, par ailleurs directeur de l'Union patronale fribourgeoise. Contrairement à la gauche, il est de l'avis que les baisses fiscales entreprises ces dernières années ne sont pour rien dans la fragilisation des finances cantonales. La mauvaise passe actuelle s'explique avant tout par la conjoncture internationale.

Entrée en matière

Pour l'UDC, il ne s'agit pas seulement de regarder du côté des recettes mais aussi des charges. Selon elle, la nouvelle constitution cantonale a introduit depuis 2004 toute une série de nouvelles prestations. L'entrée en matière n'a pas été combattue.

Seul le député Vert Laurent Thévoz a suffisamment peu apprécié la proposition de budget du gouvernement pour en demander le renvoi. A son avis, la mouture ne tient pas assez compte du développement durable. Sa motion a été balayée par 95 voix contre 5.

Les députés poursuivent l'examen mercredi.

ats/nr

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Degré d'autofinancement en forte baisse

Le budget 2013 se caractérise par un degré d'autofinancement des investissements en forte baisse: ce dernier dépasse de justesse 22,1%, très éloigné de la "norme" qui se situait autour des 80%. Dans l'ensemble, l'évolution des charges a été maîtrisée.

Le canton continue à créer de nouveaux emplois. Sur les quelque 104 postes supplémentaires prévus, environ 62 sont attribués au secteur de l'enseignement et 17 à la police.

Le Conseil d'Etat a déjà commencé à préparer un programme de redressement. Il entend le présenter au Grand Conseil d'ici un an. Ses premier effets devraient se faire sentir dans le budget 2014.