Amnesty et l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) veulent briser le cercle vicieux des révisions de la loi sur l'asile et des référendums lancés pour les contrer, indiquent-elles mardi dans un communiqué commun. Selon les deux organisations, la procédure n'est pas un instrument de politique migratoire, mais doit servir la protection des réfugiés.
"Les durcissements permanents de ces dernières années n'ont pas eu d'effet dissuasif, mais uniquement des conséquences négatives pour les réfugiés et leur intégration en Suisse", relève Manon Schick, directrice générale de la section suisse d'Amnesty, citée dans le communiqué. Elle se dit convaincue qu'un changement de paradigme est nécessaire pour mener une meilleure politique d'asile.
Procédures courtes
Les deux organisations demandent notamment des procédures courtes avec une assistance juridique professionnelle pour les requérants. Les autorités ne peuvent pas se contenter d'accorder la priorité aux cas voués au refus. Les cas dont on peut prévoir une issue positive doivent également être traités rapidement afin d'augmenter les chances d'intégration des personnes concernées.
Pour Susanne Bolz, de l'OSAR, la procédure d'asile doit "gagner en efficacité, équité et transparence". Selon elle, "la protection juridique ne doit plus être considérée comme un mal nécessaire, mais comme un élément obligatoire d'une procédure équitable et conforme à l'Etat de droit".
Denise Graf, spécialiste de l'asile à Amnesty, plaide quant à elle pour des conditions de logement dignes. Selon elle, il faut prendre en compte les besoins spécifiques des familles, des personnes traumatisées et des malades. Les requérants d'asile déboutés doivent en outre bénéficier de conseils et d'une aide au retour.
ats/vkiss