Les citoyens du canton de Fribourg ont rejeté dimanche de justesse, à 50,75%, la nouvelle loi cantonale sur l'énergie. La participation a atteint 29,06%. Le texte était pourtant passé comme une lettre à la poste dans sa phase parlementaire et avait été approuvé par l'unanimité du Grand Conseil (95 voix contre 0) le 7 février dernier.
Mais un article de cette loi prévoyant la suppression des chauffages électriques directs d'ici 2025 a suscité l'opposition d'un groupe de propriétaires, jusqu'à devenir une fronde populaire sous forme d'un référendum qui a recueilli 12'500 signatures en un mois et demi - soit plus du double du minimum requis.
Levée de boucliers chez les petits propriétaires
Ce succès s'explique par la contestation qui s'est levée de la part de petits propriétaires contre la suppression de "leur" chauffage électrique. Malgré les dérogations prévues par la loi et le délai pour se mettre aux normes - d'ici 2025 -, le débat a été plutôt agressif.
Les référendaires ont mené une intense campagne et se sont affrontés avec les partisans de la loi par le biais de lettres de lecteurs dans les journaux. La bataille a été si vive que le conseiller d'Etat Beat Vonlanthen a décliné cette semaine toute invitation à participer à un débat ou à croiser le fer avec les opposants.
Avec cette interdiction, le potentiel d'économies aurait été appréciable: Fribourg entendait ainsi réduire de 10% de sa consommation totale d'électricité.
Pierre Berset/dk
Un débat national
Ce débat n'est pas propre à Fribourg, puisque la question d'interdire les chauffages électriques directs a également été soulevée aux Chambres fédérales.
Les cantons de Berne et Neuchâtel ont, eux, déjà banni ces systèmes.
Par ailleurs, certaines régions du pays - comme la Côte vaudoise - ont connu une violente opposition à toute tentative d'interdire et de modifier la tarification de ce mode de chauffage.