La plainte déposée dans le cadre du meurtre de Lucie contre trois membres de l'autorité d'exécution des peines du canton d'Argovie a été classée. Les trois fonctionnaires n'ont pas manqué à leur devoir, a indiqué mardi le Ministère public argovien.
L'enquête pour homicide par négligence a été ouverte après le dépôt d'une plainte par le père de la jeune fille au pair fribourgeoise tuée en mars 2009. Il a dix jours pour faire recours contre la décision de classement auprès de la Cour suprême argovienne.
Dans le respect des lois
Le père soupçonnait les trois fonctionnaires d'avoir commis des négligences qui ont mené au meurtre de sa fille par un ex-détenu de 25 ans. Agée de 16 ans, Lucie a été tuée le 4 mars 2009 dans l'appartement de ce jeune homme à Rieden (AG).
L'enquête pénale sur le rôle des autorités a été menée par le procureur extraordinaire Ueli Hofer. L'ancien juge bernois a remplacé un magistrat accusé de lenteurs. Pour le procureur extraordinaire, les trois fonctionnaires ont effectué leur travail dans le respect des lois et selon une pratique conforme aux prescriptions. Ils ne pouvaient ni prévoir ni éviter le meurtre de Lucie.
ats/lgr
Condamné à l'internement à vie
L'assassin de Lucie Trezzini a été condamné en octobre 2012 à l'internement à vie par la Cour suprême du canton d'Argovie. Les juges se sont montrés plus sévères que les magistrats de première instance qui prévoyaient un internement simple.
Le meurtrier de la jeune fille, Daniel H., a fait recours contre le jugement de la Cour suprême. Le Tribunal fédéral devra donc se pencher sur l'internement à vie. Entré dans la loi en 2008 suite à l'adoption d'une initiative populaire en 2004, l'internement à vie signifie qu'il n'y a pas de réévaluation du condamné, à moins que la médecine ne découvre une nouvelle méthode de traitement à l'efficacité garantie.
Le TF devra notamment clarifier des notions de droit comme "durablement non amendable". L'impossibilité de traitement est une condition préalable à un internement à vie.