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Le Grand Conseil donne son feu vert au téléphérique de Fribourg

Le "métro-câble" de Medellin en Colombie: un exemple pour Lausanne? [hemis.fr/AFP - Franck Guiziou]
Projet de téléphérique urbain à Fribourg / Le Journal du matin / 1 min. / le 11 mai 2016
Le projet de métrocâble en ville de Fribourg franchit une étape. Le Grand Conseil a donné mercredi son feu vert au Conseil d'Etat pour piloter une étude sur l'intérêt et les coûts d'un tel projet.

Les députés ont adopté un postulat en ce sens par 77 voix contre 15 oppositions et 4 abstentions. Cette proposition avait été déposée l'automne dernier par Antoinette de Weck (PLR) et Erika Schnyder (PS). L'exécutif cantonal y était favorable.

Devisé à 25 millions de francs, cette installation relierait la gare à la sortie d'autoroute A12, située à Villars-sur-Glâne, en passant par l'hôpital cantonal. Elle pourrait transporter jusqu'à 3200 voyageurs par heure et par sens.

Désengorger le centre-ville

Le projet permettrait de désengorger le centre-ville de Fribourg, comme l'explique la députée libérale-radicale Antoinette de Weck.

"Cette nouvelle solution peut être très utile pour permettre aux pendulaires de pénétrer dans le centre-ville. Le projet permettrait également de créer un parking à l'extérieur de Villars-sur-Glâne pour les pendulaires, et mérite en tout cas d'être étudié."

L'UDC s'y oppose

Seule l'UDC a fait bloc contre le postulat. Le parti s'est demandé s'il ne vaudrait pas mieux développer les transports publics terrestres. Il s'est inquiété aussi de l'absence de précisions sur la répartition des coûts (communes, canton, éventuellement Confédération).

Les autres groupes ont soutenu le projet, mais avec une certaine retenue, à l'exception du PLR. Celui-ci estime que les coûts devraient être maîtrisables, et que Fribourg a besoin de solutions même si elle n'est pas une mégapole.

Le PS, lui, juge que le projet risque d'être "disproportionné" pour une ville de la taille de Fribourg. Quant au PDC, il a demandé de bien évaluer dès le départ le réel potentiel de clientèle, et s'il s'avère incertain, d'avoir le courage d'arrêter des études onéreuses.

Pas d'investissement avant confirmation de l'intérêt

L'Etat n'investira pas des sommes exorbitantes avant d'avoir vérifié si l'intérêt du projet se confirme, a rassuré Maurice Ropraz, conseiller d'Etat en charge des infrastructures. Le Conseil d'Etat devrait répondre au postulat dans un délai d'un peu plus d'un an.

Les télécabines urbaines sont à la mode. De grandes villes comme Rio et Londres en sont équipées. En Suisse aussi, l'idée progresse. Il y a plusieurs projets en Valais, et la ville vaudoise de Morges étudie également  la question.

Maurice Doucas/kkub/tmun avec ats

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Les avantages d'un téléphérique urbain

Le Conseil d'Etat fribourgeois relève que le système de métrocâble a de multiples avantages: franchissement aisé des obstacles, faible emprise au sol et forte capacité de passagers. Les principaux problèmes sont le survol des habitations, l'impact visuel et sonore, ainsi que la maintenance.

Un métrocâble "fait certes du bruit, mais vous n'allez pas me dire que les bus et les voitures n'en font pas", a commenté Erika Schnyder. Ce moyen de transport a déjà fait ses preuves dans bon nombre d'agglomérations engorgées, a-t-elle souligné.