"Quand on arrive en Suisse, on trouve deux types d'emplois, femme de ménage ou maman de jour", regrettent Catarina Antunes et Mariana Mendes, co-organisatrices de l'exposition, interrogées par la RTS. "Et même si on a fait des études, on n'a qu'une seule possibilité si on veut travailler: accepter", ajoutent-elles.
Leur exposition, "Au-delà des clichés: portraits de femmes portugaises à Nyon", entend aller plus loin et inciter à la réflexion sur la place de la communauté portugaise en Suisse. Elle présente 165 portraits de femmes actives dans une quarantaine de professions: policière, architecte, psychologue ou caissière. Déjà montée à Nyon et Berne, elle est présentée à l'Ancienne Gare à Fribourg jusqu'au 20 novembre.
Nous sommes bien accueillies si nous faisons le ménage, mais les autres professions ne sont pas toujours bienvenues
Trois groupes de femmes
Dans leurs conclusions, les organisatrices de l'exposition distinguent trois groupes de femmes qui ont rencontré des difficultés différentes. Le premier groupe est celui des femmes arrivées en Suisse dans les années 80 et avant. Elles sont pour la plupart devenues nounous ou femmes de ménage, ou sont restées femmes au foyer.
Le deuxième groupe est celui qui a le plus mal vécu les clichés. Il s'agit des filles des femmes du premier groupe, qui ont rencontré des problèmes dès l'école, quand elles souhaitaient entamer des études. "A l'école, on essaie automatiquement de pousser les filles portugaises vers la filière générale", regrette Catarina Antunes.
Dans le troisième groupe se trouvent les Portugaises arrivées en Suisse dans les années 2000 et après. Beaucoup ont accompagné leur mari et d'autres sont venues seules. Ces femmes sont mieux acceptées, mais il reste difficile de trouver un emploi, car même si elles ont un diplôme, il n'est souvent pas reconnu en Suisse. "Si on n'a pas de réseau, c'est difficile, mais si on veut faire des ménages on trouve toujours", conclut Catarina Antunes.
267'000 Portugais en Suisse
Le nombre de Portugais résidant en Suisse ne cesse d'augmenter, dépassant les 267'000 représentants aujourd'hui (voir ci-dessous). Cette communauté, la troisième plus importante du pays derrière les Italiens et les Allemands, est aussi très ancienne, dès les années 60 avec un pic dans les années 80.
Frédéric Boillat