La Fédération des associations d'enseignants fribourgeois (FAFE) s'est dit lundi "très surprise" et "choquée" de la motion que le député singinois vient de déposer. Le corps enseignant voit le texte comme une "muselière à l'exercice de ses droits politiques" et appelle le Conseil d'Etat et le Grand Conseil à s'y opposer.
La motion veut introduire dans la loi sur l’exercice des droits politiques l’inéligibilité de tous les enseignants de l’école obligatoire. Ceux-ci "doivent pouvoir se concentrer pleinement sur l’exercice de leur métier, qui est exigeant. Des absences régulières ne sont pas propices à l’apprentissage".
"Loyauté et neutralité"
Pour Ruedi Vonlanthen, la double casquette pourrait engendrer des conflits d’intérêts qui empêcheraient les enseignants d’accomplir leur métier de façon neutre et loyale.
La FAFE répond que la motion "met en péril le parlement de milice" et que "le législatif se privera de députés proches du terrain (...) et laissera d'autres intérêts guider la politique de l'éducation".
"Cette initiative est infondée (...) beaucoup de collègues et moi-même avons baissé notre temps de travail lorsque nous avons pris nos fonctions au parlement. Et la surcharge de travail est le problème de tous les députés", a réagi le député socialiste et enseignant Raoul Girard sur la RTS.
Bannis du parlement dans trois cantons
Or, le canton de Fribourg n'est pas le seul à réfléchir à bannir les enseignants des Parlements. Les cantons de Soleure, Uri et des Grisons sont pour l'heure les seuls qui interdisent leur présence.
A Bâle-Campagne, l’UDC et le PLR sont en train de préparer une initiative populaire en ce sens concernant tous les fonctionnaires, a appris la RTS.
jvia
Élection controversée d'une directrice d'école
Le dépôt de cette motion est intervenue une semaine après la polémique autour de l’élection au Parlement de la socialiste Eliane Aebischer, directrice d’école primaire à Guin, à qui la Direction de l'instruction publique, de la culture et du sport n'avait pas accordé l'autorisation d'exercer un mandat de députée, indique La Liberté mardi.
Le Tribunal cantonal a ensuite désavoué cette décision, mais c’est le Parlement lui-même qui aura le dernier mot.