Un an après son inauguration dans les anciens entrepôts de la brasserie Cardinal, la Hall Bleue, qui devait accueillir près de 200 emplois, n’en compte que la moitié. "Pour nous, la clef, c'est la mise à disposition de nouvelles surfaces. Il nous faut 5000 à 6000m2 pour répondre au marché", déclare à la RTS Philippe Jemmely, directeur de Bluefactory.
Crainte d'une "fuite" des chercheurs
L'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) est un vrai moteur pour l'ensemble du parc avec son Smart Living Lab, un bâtiment qui doit abriter un centre de recherche dédié à l'habitat du futur. Or, Bluefactory ne lui offre pas toutes les conditions cadre, notamment pour les chercheurs de renommée internationale.
"On attend que la Ville et le canton se donnent les moyens de leurs ambitions, sinon nos chercheurs iront voir ailleurs", regrette Anne-Claude Cosandey, directrice de l'EPFL à Fribourg.
Ailleurs, par exemple en Valais, le canton a investi massivement dans Energypolis, où l’EPFL attend jusqu’à 400 chercheurs. "L'Etat du Valais a débloqué depuis 2013 un crédit cadre de 356 millions de francs sur les 7 ou 8 ans à venir, qui couvrent les investissements", décrit Phlippe Jemmely.
Collectivités sollicitées
"L'Etat et les collectivités publiques ont déjà engagé 70 millions de francs pour Bluefactory, dont 26 millions pour le Smart Living Lab", répond Olivier Curty, conseiller d'Etat fribourgeois en charge de l'Economie et de l'emploi.
Mais pour Philippe Jemmely, ce chiffre "peut être reconsidéré". "Il faut voir si on peut en faire plus", estime-t-il.
Le modèle de croissance de Bluefactory ne repose pas sur des investissements à fonds perdus de l'Etat de Fribourg.
Mais l'Etat de Fribourg est catégorique. "Les prochains bâtiments seront construits avec des crédits bancaires", tranche Olivier Curty.
Une solution envisagée est d'ouvrir un partenariat public-privé avec des droits de superficie.
Carine Regidor/jvia