Le recours portait sur la suppression du droit d'emption communal. Cette mesure vise à permettre à une collectivité publique d'acheter de force un terrain constructible à son propriétaire si celui-ci n'y a rien construit dans un délai de dix ans. La majorité de droite du Grand Conseil avait décidé d'évacuer cette possibilité de la loi cantonale sur l'aménagement du territoire (LAT).
Amputée du droit d'emption communal, la LAT fribourgeoise est jugée à plusieurs égards insuffisante par le Tribunal Fédéral. Le législateur doit trouver une solution conforme au droit fédéral, précisent mercredi les juges de Mon Repos.
Eviter la thésaurisation
Avec l'entrée en vigueur de la Loi sur l'aménagement du territoire en 2014, les cantons doivent prendre des mesures, en collaboration avec les communes, pour que des zones à bâtir qui répondent aux besoins prévisibles sur 15 ans soient effectivement construites.
Or, avec le rejet par le Grand Conseil du droit d'emption communal, l'Etat de Fribourg n'a plus d'outil approprié pour éviter la thésaurisation, à long terme, de terrains en zone à bâtir.
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Le TF estime que l'Etat doit encourager la construction, mais sans préciser les moyens à employer pour faire pression, comme le droit d'emption communal ou des amendes. C'est aux cantons de décider et de choisir les outils les plus judicieux.
Maurice Doucas/lgr