Le message de la commission des finances et de gestion (CFG), envoyé au début de l'été, est une démarche plutôt inédite qui creuse encore davantage le fossé entre l’exécutif et le législatif.
A la base, le rachat du bâtiment de la société Schumacher était un plan "gagnant-gagnant": l’entreprise singinoise en difficultés sauvait durablement ses activités de reliure et logistique du livre et sa centaine d’emplois, alors que l’Etat se dotait d’une surface de stockage dont il a impérativement besoin pour entreposer archives, livres ou objets muséaux. Le Parlement fribourgeois avait même voté un crédit de 28 millions de francs l’automne dernier.
Etudes préparatoires bâclées
Mais l'affaire ne s’est pas faite. Et selon le courriel en possession de la RTS, la commission des finances et de gestion conclut - après convocation de trois conseillers d’Etat - que les études préparatoires ont été bâclées. C'est ce qui a provoqué cette remise au pas du gouvernement, partagée avec l’ensemble des députés.
Le conseiller d’Etat Jean-François Steiert, directeur des Constructions, reconnaît qu'il n'est pas très courant de renoncer à une opération de ce type-là. Il fait remarquer que la commission partage assez clairement la décision du Conseil d'Etat de renoncer à l'achat mais précise qu'elle a donné "un certain nombre de recommandations pour que les messages sur les constructions soient plus précis (…) avant de proposer des acquisitions au Grand Conseil.
Des souhaits "parfaitement légitimes"
"Je prends note des souhaits de la commission", assure Jean-François Steiert; "je pense qu'ils sont parfaitement légitimes. Les coûts qui ont été engagés pour préparer le message qui a été adopté par le Conseil d'Etat se chiffrent en quelques dizaines de milliers de francs et des heures de travail. Par rapport aux millions qui vont être économisés en trouvant une solution plus efficace [que le projet à Schmitten], ce sont des choses qui sont relativement négligeables."
L’entreprise Schumacher, elle, se réserve le droit de réclamer des dédommagements et intérêts au canton de Fribourg.
Le mail envoyé par la commission aux députés fribourgeois:
Fabrice Gaudiano/oang